Arts visuelsJulian Charrière nommé pour le Prix Duchamp
Très en vue sur la scène artistique suisse et internationale, le plasticien né à Morges figure dans le carré d’artistes retenus pour ce prix qui éclaire et sacre le meilleur de la création contemporaine.

L’exposition au Centre Pompidou à Paris est acquise pour Julian Charrière, le Morgien qui vit et travaille à Berlin! Elle fait partie du paquet ficelé par le Prix Marcel Duchamp pour les quatre artistes retenus chaque année par un jury international formé de collectionneurs et de directeurs de musées. Et en général, plus de 100’000 visiteurs s’y pressent.
Mais cette nomination tombée en fin de semaine dernière, pour un artiste, c’est aussi voir son nom inscrit à côté de celui d’un monstre sacré de l’art contemporain et profiter de l’éclairage qui va avec. Le prix ayant l’habitude de balader ses nominés en famille entre l’Europe, la Chine et les États-Unis. Créé en 2000 afin de «mettre en exergue le foisonnement de la scène française des arts plastiques et distinguer les artistes les plus significatifs de leur génération», il sait aussi élargir son spectre.
«On vit dans un monde de plus en plus visuel, non? L’impact des arts visuels est donc de plus en plus puissant, et comme le but de l’art est d’interroger la réalité comme la vie quotidienne, il est, de fait, politique.»
Sur les 80 artistes déjà passés dans son viseur, la scène suisse a placé plusieurs pions, dont le Bernois très souvent parisien Thomas Hirschhorn (lauréat 2000) ou la Franco-Marocaine Latifah Echakhch (lauréate 2013), qui œuvre depuis Fully et assure le commissariat du Pavillon suisse de la Biennale de Venise 2021. Dans l’histoire du prix, trois autres artistes (Felice Varini, Vittorio Santoro et Valérie Favre) ont concouru, en plus de Julian Charrière cette année.
Patience jusqu’au 18 octobre
À voir dans les collections permanentes du Musée cantonal des beaux-arts à Lausanne, vu l’année dernière au MASI à Lugano et au Kunsthaus d’Aarau dans des expositions où le sens et l’esthétique se conjuguent pour frapper plus fort, le trentenaire ne cache pas pratiquer un art engagé dans ses installations où le feu coule d’une fontaine ou lorsque les glaciers du monde se fondent dans une danse à la fois sublime et sépulcrale.
«On vit dans un monde de plus en plus visuel, non? nous lançait-il cet automne à Aarau. L’impact des arts visuels est donc de plus en plus puissant, et comme le but de l’art est d’interroger la réalité comme la vie quotidienne, il est, de fait, politique.» Le Morgien figure donc dans la short list du jury du Prix Duchamp avec Isabelle Cornaro (qui vit entre Paris et Genève), Lili Reynaud Dewar (qui se partage entre Grenoble et Genève) et l’Antillais Julien Creuzet. Le nom du lauréat (35’000 euros) sera révélé le 18 octobre.

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