Bilan annuelL'OCDE appelle Berne à renforcer UBS et Credit Suisse
L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) estime que la Suisse devait renforcer l'encadrement de ses deux grandes banques dans une étude publiée mardi.

Les mesures prises en septembre concernant nos banques, qui doivent prochainement entrer en vigueur, ne suffisent-elles pas? C'est en tout cas ce qu'a l'air de penser l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), dans un rapport qu'elle est venue présenter ce jour à Berne, en la personne du secrétaire général Angel Gurria accueilli notamment par Johann Schneider-Ammann.
Parmi ces mesures, la Suisse impose un ratio de fonds propres "durs" (capital et bénéfices mis en réserve rapportés aux prêts accordés) de 19%, contre 8% actuellement, ainsi qu'un ratio de levier financier de 5%. Le rapport entre les fonds propres de la banque et l'ensemble de ses actifs est ainsi plus solide que le reste des banques européennes.
«Progrès substantiels»
Si l'OCDE reconnaît qu'il y a eu des progrès "substantiels" au niveau législatif pour limiter les risques liés au secteur financier, l'organisation appelle à des règles encore plus strictes.
"Il faudrait appliquer un ratio de levier plus strict, supérieur au taux prévu d'environ 5%", plaide notamment l'OCDE. Il faut aussi "que les exigences de fonds propres proposées pour les deux grandes banques soient pleinement respectées".
Bien que les banques soient peu exposées au problème de la dette dans la zone euro, la "Suisse pourrait être touchée par les turbulences financières internationales, à travers son secteur bancaire", a déclaré le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria, lors d'une conférence de presse à Berne pour présenter ce rapport.
Calendrier de réforme
De son côté, le ministre suisse de l'Economie, Johann Schneider-Ammann, a déclaré lors de cette même conférence de presse que la nouvelle législation bancaire était un "compromis acceptable" par les parlementaires et que le calendrier de la réforme avait été fixé.
"L'important est que nous soyons arrivés à une décision raisonnable, nous devons la mettre en œuvre et ce sera fait au plus tard en 2019", a-t-il ajouté.
"D'ici là, c'est dans l'intérêt des deux grandes banques concernées de faire en sorte qu'elles assurent leur stabilité, si c'est fait plus tôt et de façon plus ambitieuse", personne ne viendra le leur reprocher, a ajouté le ministre.
La Suisse s'est relevée
Pour le reste, la Suisse est plutôt flattée et encouragée à «poursuivre une politique monétaire généreuse, compte tenu de la faiblesse des tensions inflationnistes». Dans son analyse de la situation économique de la Suisse, l'OCDE relève également que "la Suisse s'est sortie relativement tôt d'une récession qui a été moins profonde que dans la zone euro".
"Les indicateurs augurent une période de stagnation économique sur le court-terme, en particulier dans le domaine manufacturier", compte tenu du ralentissement de l'activité observé chez les grands partenaires de la Suisse, comme l'Allemagne, et aussi de la hausse du franc suisse.
Pour 2012, l'OCDE s'attend à une croissance "affaiblie" en Suisse et à un "redémarrage du chômage". Le gouvernement suisse prévoit, de son côté, une croissance faible, voire négative pour le début de 2012, avant de s'établir autour de 0,5% pour l'ensemble de l'année, à comparer avec 0,8% en 2011.
La Suisse, «une exception»
"La stabilité économique de la Suisse s'est fait remarquer dans un contexte d'instabilité économique et financière dans le reste du monde", a souligné M. Gurria, qui explique la rapide sortie de crise du pays par ses règles budgétaires strictes et son marché du travail.
La Suisse, où le taux de chômage des jeunes n'a été que de 2,5% l'an dernier, est une "exception" par rapport aux autres pays de l'OCDE, où ce chiffre est proche de 20%, voire de 30% et 40% dans certains cas, a noté M. Gurria.
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