L'UE interdit les pailles en plastique. La Suisse se tâte
Les objets en plastique à usage unique seront interdits en Europe. La Suisse, elle, n'a rien décidé

Au terme d'une longue nuit de discussions, le Parlement européen, la Commission et des représentants des États membres ont décidé d'interdire, d'ici à 2021, toute une série de produits en plastique à usage unique. Cotons-tiges, touillettes à café, gobelets en polystyrène, assiettes et pailles ne pourront plus être commercialisés.
En Suisse, ce dossier a fait l'objet de très nombreuses interventions parlementaires. Mais, jusqu'ici, le Conseil fédéral, appuyé par une majorité du parlement, s'est toujours refusé à prendre de telles décisions. La conseillère fédérale Doris Leuthard l'a encore confirmé dans une réponse toute récente à une motion, acceptée en commission du Conseil national. Le Conseil fédéral déclare miser «en premier lieu sur des mesures librement consenties». La conseillère nationale Isabelle Chevalley (Vert'libéral/VD), très active sur le dossier, «regrette cette position qui devient absurde pour un pays au cœur du continent européen».
Le texte adopté par les instances de Bruxelles vise une dizaine de catégories de produits qui représenteraient à eux seuls 70% des déchets échoués dans les océans et sur les plages, selon les chiffres cités par les agences de presse. Par ailleurs, l'usage d'articles tels que les emballages, les gobelets et les couvercles en plastique sera limité et leurs fabricants pourront être tenus de les éliminer dans certains cas. Toutes les bouteilles en plastique devront contenir au moins 30% de matières recyclées d'ici à 2030. Les producteurs de filtres de cigarettes contenant du plastique auront en outre l'obligation de compenser les coûts de la collecte publique des mégots, selon l'agence Reuters. «Les Européens sont conscients que les déchets plastiques constituent un énorme problème et l'UE dans son ensemble a fait preuve d'un véritable courage en s'y attaquant, ce qui fait d'elle le leader mondial de la lutte contre les déchets plastiques marins», selon les termes utilisés par le premier vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans. La Commission estime que ces décisions permettront d'éviter l'émission de 3,4 millions de tonnes d'équivalent C02. L'alliance Rethink Plastic, qui regroupe des ONG pour un avenir sans plastique, a qualifié le texte de «pas en avant important». L'ONG regrette toutefois que le lobby du plastique ait réussi à affaiblir les premières intentions européennes. Ainsi, l'obligation de collecter 90% des bouteilles en plastique n'est prévue qu'en 2019. De plus, certains emballages pour l'industrie alimentaire ne sont pas concernés.
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