Nucléaire au JaponLa catastrophe de Fukushima continue dix ans après
La pollution de l’eau, le danger des réacteurs et des solutions jugées impraticables renforcent la méfiance des Japonais à l’égard du nucléaire.

Sans conteste, la spécialité de Masakazu Daibo est l’anguille, un incontournable de la cuisine japonaise. À 65 ans, ce restaurateur a pris son courage à deux mains et rouvert l’établissement familial dans le centre-ville de Namie. La petite localité du nord-est nippon fait pourtant figure de ville fantôme depuis la terrible catastrophe survenue il y a dix ans à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, distante d’à peine 9 km. Le cuisinier est revenu s’y installer il y a un an. «C’était comme un décor de cinéma. Je voyais seulement des chiens errants, des vaches et des cochons», raconte-t-il aux médias venus l’interroger. Aujourd’hui encore, il a peu de voisins. Autour de lui, des bâtiments abandonnés, envahis par les mauvaises herbes… Malgré les incitations financières, la plupart des gens ont peur de revenir vivre si près des réacteurs accidentés.