Le championnat de Suisse de football 2022-2023, qui commence ce week-end, s’annonce doublement particulier. D’abord parce qu’il observera une inhabituelle pause dès la mi-novembre au moment du Mondial au Qatar. Ensuite en raison du format lui-même, qui, avec le passage à 12 clubs dans l’élite à partir de l’été prochain, permettra à deux équipes de Challenge League, peut-être même trois, d’être promues dans dix mois.
À ce stade, tous les espoirs sont encore permis, aussi bien pour les acteurs que pour les fans. À Lausanne comme à Sion, à Genève comme à Yverdon ou à Neuchâtel, partout, tout est forcément beau, sans nuage ni limites à l’horizon. Avant d’être confronté à la réalité, chacun est libre de s’imaginer un destin de champion ou de s’inventer un parcours de promu.
Le moment est d’autant plus merveilleux et rare que l’on sait qu’il ne durera pas. Rêver ne coûte pas cher, que tous en profitent tant qu’ils le peuvent! Car avec les premiers couacs viendront inévitablement les premières remises en question, débouchant elles-mêmes, parfois plus vite qu’on ne le pense, sur les premières crises qu’il conviendra alors de gérer.
Si Servette et Sion, sans doute condamnés à jouer les utilités en Super League, ne devraient pas être mêlés à une course pour le titre qui devrait concerner prioritairement Young Boys et Bâle, la Challenge League sera d’abord une affaire vaudoise avec pas moins de trois représentants: Lausanne, SLO et Yverdon. Après avoir fait tout faux ces dernières années en se détachant de sa base, le club de la Tuilière semble avoir appris de ses erreurs. L’engagement de Ludovic Magnin, l’enfant du pays, sur son banc n’est pas étranger à un engouement qui devra se traduire jusque sur le terrain.
«Quand on possède des racines, il convient de ne pas s’en éloigner au seul prétexte de vouloir jouer la carte de la globalisation, avec toutes les conséquences perverses que cela entraîne souvent.»
Porté par l’«effet Magnin», le grand club de la capitale olympique a déjà retrouvé un ancrage plus régional, plus proche aussi de son public. Appelons cela une identité restaurée. Quand on possède des racines, il convient de ne pas s’en éloigner au seul prétexte de vouloir jouer la carte de la globalisation, avec toutes les conséquences perverses que cela entraîne souvent.
On aurait néanmoins tort de se focaliser sur le seul LS, favori naturel, tant ses deux rivaux cantonaux ont chacun une belle carte à jouer. La multiplication des derbies que cela va générer s’en viendra pimenter d’autant une saison peut-être plus ouverte qu’elle ne le paraît.
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Éditorial – football suisse – La Challenge League ressemble à une affaire vaudoise
Au moment du lever de rideau, la saison 2022-2023 promet d’être plus captivante que jamais. Lausanne, Yverdon et SLO, dont les ambitions diffèrent, porteront les espoirs du canton.