La collection d'œuvres d'art public du canton prend une belle ampleur
Lié à chaque chantier de l'Etat, le pourcentage artistique agrège trois nouveaux noms d'artistes reconnus.

Quarante ans que l'art sème ses envies, ses intrigues ou ses incitations à la réflexion dans chaque bâtiment que le Canton érige ou embellit. Quarante ans, donc, que l'art et l'architecture forment un couple indissociable dans l'espace public vaudois. L'accord est inscrit noir sur blanc dans un règlement cantonal: «Un montant proportionnel au coût de construction ou de rénovation doit être réservé à une intervention artistique.» La tradition rappelle des exemples historiques comme les Médicis qui passaient commande d'une sculpture à Michel-Ange pour un espace. Sauf qu'aujourd'hui l'art public n'incarne plus la puissance, il n'orne plus, l'art est à sa propre place! Elle était à prendre dans le cadre de la restauration de l'Aula des Cèdres à Lausanne, de l'extension de l'Unithèque à Dorigny ou en parallèle à la construction du Campus Santé, à Chavannes-près-Renens. Elle ne l'est plus: les trois lauréats ont été désignés jeudi.
«Magic Windows», la chorégraphie virtuelle du natif de Morges Gilles Jobin, Grand Prix suisse de la danse en 2015, entraînera les visiteurs de l'Aula des Cèdres dans une balade interactive dans la réalité augmentée. Du côté de l'extension de la Bibliothèque cantonale et universitaire (2000 places de travail au lieu de 860 aujourd'hui), c'est la force poétique du plasticien lausannois Robert Ireland, auteur de nombre d'installations dans l'espace public entre Fribourg, Lausanne et La Tour-de-Peilz, qui s'exprimera dans ses «Tables des matières». Quant à Fabian Marti, artiste zurichois rayonnant à l'international, il tracera les stations d'un parcours initiatique, «Fontaine de Jouvence», entre les trois bâtiments du futur Campus Santé (2000 habitants et emplois à terme).
«Cette habitude du pourcentage artistique a été lancée par des députés goûtant peu à l'architecture de leur temps et qui avaient estimé qu'il fallait «décorer» ces bâtiments»
La triplette a belle allure. Elle a par ailleurs le mérite de porter la collection d'art public du Canton à une centaine d'œuvres – répertoriées sur la page «Destination art et architecture» du site artlog.net et bientôt sur une application pour téléphone mobile – et de contenir les promesses d'une immersion en terres artistiques méconnues et surprenantes.
Emmanuel Ventura, architecte cantonal, abonde en s'appuyant sur un glissement lexical fort significatif: «Il faut savoir que cette habitude du pourcentage artistique a été lancée par des députés goûtant peu à l'architecture de leur temps et qui avaient estimé qu'il fallait «décorer» ces bâtiments en prélevant un montant sur le budget de construction, donc en punissant les architectes!» «Dans les années suivantes, le rapport s'est un peu détendu, on ne parlait plus de décorer, mais d'animer. C'est alors, poursuit-il, que les artistes ont fait entendre leur voix et, finalement, l'idée de l'intervention artistique s'est imposée. Et c'est elle qui prévaut aujourd'hui.»
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