Affaire des faux HodlerLa culpabilité du galeriste veveysan est confirmée
Le Tribunal fédéral considère aussi que la vente de plusieurs bronzes faussement attribués au célèbre peintre relève de l’escroquerie.

Pas de spectaculaire rebondissement dans l’affaire des faux bronzes de Ferdinand Hodler. Le Tribunal fédéral a confirmé ce mois que la vente de ces Bûcherons, moulés en plusieurs exemplaires, relève bien de l’escroquerie. L’ex-galeriste veveysan, qui a écopé en 2021 de 360 jours-amendes à 30 francs avec sursis, contestait cette appréciation pénale des faits. Les juges de Mon-Repos n’ont cassé que sa condamnation pour dénonciation calomnieuse, dans un volet périphérique de cette saga judiciaire.
Il y a deux ans, le prévenu avait déjà obtenu une réduction de sa peine en deuxième instance. Il persistait à croire que le moule en plâtre qu’il avait acquis pour faire fondre les bronzes provenait bel et bien du peintre Ferdinand Hodler. Or, le brocanteur à qui il avait acheté ce moule 2500 francs a depuis longtemps admis qu’il avait lui-même gravé dessus la dédicace et la signature de l’artiste suisse. Il a d’ailleurs été condamné pour cela en 2014.
«Doutes objectifs»
En possession d’une expertise d’authenticité de ce moule établie par l’Institut suisse pour l’étude de l’art (ISEA), le galeriste a vendu plusieurs bronzes, entre 60’000 et 400’000 francs l’unité. S’asseyant sur l’injonction de la police, datant de 2011, de ne plus en faire commerce tant que la situation n’était pas claire.
«Le recourant savait qu’il existait des doutes objectifs quant à l’authenticité des œuvres», écrivent les juges du TF. «Il importe peu qu’il ait été personnellement convaincu que les bronzes aient été l’œuvre de [Ferdinand Hodler]. Ce qui est déterminant, c’est que la certification de l’ISEA risquait d’être retirée et que, dans ce cas, les œuvres perdraient leur valeur. Le fait que le recourant ait bradé les dernières œuvres vendues montre qu’il était conscient de ce risque.»
D’abord placés sous séquestre en vue d’être détruits, les bronzes ont finalement été sauvés par le Tribunal cantonal en 2021. Ce dernier a jugé qu’ils pouvaient être restitués à leurs acheteurs, moyennant que ceux-ci fassent limer à leurs frais la factice signature du peintre.
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