MobilisationLa culture romande se lance en bloc dans une action commune
Alors qu’un sondage révèle la gravité de la situation économique au sein des milieux culturels, les faîtières réunissant les producteurs des arts vivants descendent dans la rue.

Deux communiqués tombaient concomitamment ce mercredi matin dans les messageries électroniques des rédactions de la presse romande. Le premier émanait de la Task Force Culture Romande (TFCR) créée en mars 2020 pour représenter les professionnels du secteur culturel dans un indispensable échange avec les Cantons ainsi que la Confédération pendant cette période de crise sanitaire. Durant les mois de décembre et de janvier, la TFCR a mené un sondage auprès de 270 entreprises culturelles romandes et 513 travailleurs et travailleuses actifs dans le domaine des arts vivants.
Face aux chiffres qui en ressortent, le constat est alarmant. Sur le terrain, malgré les dispositifs de soutien mis en place, on tire la langue, aussi bien sur le plan économique que moralement: un quart des institutions et la moitié des acteurs culturels souffrent d’une situation grave ou catastrophique, et 43% d’entre ces derniers songent à abandonner leur métier pour des raisons financières. Outre analyser le détail des résultats obtenus, la TFCR préconise quatre solutions pour venir en aide aux milieux culturels, qui vont de propositions d’indemnités forfaitaires à une assurance chômage ouverte aux indépendants en passant par un plan de réouverture des lieux culturels et une couverture par les Cantons de plus de 80% des pertes occasionnées par la crise.
Envoyer un message fort
Le second communiqué provenait quant à lui de l’association TIGRE, créée en juin 2020 dans le but de «défendre les intérêts des producteurs de théâtre indépendants et professionnels travaillant dans le canton de Genève». Adversité commune oblige, cette faîtière s’est coordonnée avec sept autres organisations professionnelles implantées dans les cantons de Vaud, de Neuchâtel, de Fribourg, de la Berne francophone, du Jura et du Valais pour organiser une action conjointe à l’échelle romande. Laquelle aura lieu dans les principales villes de la région ce samedi 13 février, dans l’optique «d’envoyer un message fort aux autorités et à la population sur la nécessité de ne pas reléguer la culture à un bien non essentiel». Les heures et lieux des rassemblements, ainsi que les modes de diffusion d’une lettre ouverte signée par une centaine d’associations, seront fournis dès vendredi sur le site noculturenofuture.ch.
S’ils se rattachent à des entités distinctes, ces deux messages n’arrivent pas en même temps par coïncidence. Tous deux mettent en lumière l’urgence d’un soutien renforcé, et mieux adapté, à l’intention d’un secteur à l’arrêt depuis bientôt quatre mois. Et tous deux témoignent, en territoire confédéré, du besoin partagé d’un rassemblement au-delà des frontières cantonales. Jusqu’à communiquer un jour d’une seule voix?
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