Vignoble emblématiqueLa Culture vole au secours de Lavaux
Le Canton a signé une convention pérenne avec Lavaux Patrimoine mondial. Ce soutien, très attendu, permettra la gestion du site sur le long terme.

«En bons Vaudois, on a pris le temps… Beaucoup de temps.» Jeudi dernier à Grandvaux, Cesla Amarelle a résumé avec humour presque dix ans de pourparlers entre le Conseil d’État et Lavaux Patrimoine mondial (LPm). La ministre chargée du Département de la formation, de la jeunesse et de la culture (DFJC) a signé ce jour-là une convention entre l’État de Vaud et l’association qui gère le site inscrit depuis 2007 à l’Unesco.
Cette dernière sera reconnue officiellement et subventionnée à hauteur de 1’060’000 francs répartis sur cinq ans, renouvelables. Jusqu’ici, elle tournait principalement grâce aux financements des communes de la région.
Une situation précaire qui rendait difficile l’élaboration de projets sur le long terme. La nouvelle manne lui permettra de réaliser des mesures essentielles sur le plan du tourisme, de la communication ou encore de la transmission, notamment dans les écoles.
Six départements cantonaux
C’est la première fois que le Conseil d’État assure un soutien pérenne à l’association créée en 2013. Il lui avait accordé des aides ponctuelles par le biais de la LADE (loi sur l’appui au développement économique) ou du Service de l’agriculture et de la viticulture. Pourquoi avoir tant attendu pour s’engager?
C’est que la gestion de Lavaux implique six départements cantonaux sur sept. Une situation complexe, au sein de laquelle aucune entité n’a réellement pris les rênes. Jusqu’à l’été dernier.
«À la suite de divers échanges avec LPm, le Conseil d’État a confié la question au Collège des secrétaires généraux en septembre, raconte Jérémie Leuthold, secrétaire général du DFJC. Il s’agit en effet du principal organe de collaboration entre départements.»
Paysage culturel avant tout
Les secrétaires généraux se sont d’abord heurtés au problème qui a longtemps embarrassé l’État de Vaud face à LPm: en vertu de quelle base légale le Canton peut-il reconnaître l’association et lui verser une subvention?
La solution n’est pas venue du côté du patrimoine ou de l’économie, mais de la culture. «Cesla Amarelle a proposé au Conseil d’État de considérer le soutien à LPm en se basant sur les valeurs de l’Unesco qui font de Lavaux un paysage culturel avant tout, explique Jérémie Leuthold. De plus, il existe une loi sur le patrimoine mobilier et immatériel qui permet au Canton de reconnaître LPm, de lui accorder une délégation de compétence, et de lui octroyer une subvention.»
Si cette aide ne sera pas suffisante à elle seule, l’idée est de créer un cercle vertueux. «Les besoins de sauvegarde seront importants, estime Cesla Amarelle. Mais la convention permettra à l’association d’atteindre la taille critique lui permettant d’aller actionner d’autres subventions de l’État et de la Confédération.»
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