Trente-six places de stationnement en moins, la rue Louis-de-Savoie et les quais en zone 30 km/h, des chicanes pour les bagnoles que l’on dit tellement vitales pour les commerçants, voilà le cocktail parfait pour qu’une Municipalité se fasse «démonter» comme c’est le cas généralement dès qu’on touche aux rues marchandes, au hasard à Lausanne ou Yverdon.
Mais c’est tout le contraire à Morges, où la courtoisie ambiante détonne avec le reste du monde, puisque les petits patrons applaudissent cette forme d’ingérence dans leur pré carré. La raison? L’urgence! Tous voient bien que les bureaux ne cessent de remplacer l’épicerie ou le magasin de vêtements, tous ont aussi observé le marchand de poissons mettre la clé sous le paillasson faute de passage.
Alors un trafic ralenti, des zones de détente, des arbres, l’allégeance aux vélos et des terrasses en bois aménagées pour bistrots et tea-rooms aux frais du contribuable valent bien cette union sacrée qui a des allures de course contre-la-montre.
Car si tout le monde plébiscite le relooking de la rue Louis-de-Savoie qui ressemble pour l’heure à une autoroute aux heures de pointe, nombreux sont ceux qui regrettent une prise de conscience trop tardive alors que les vitrines se vident au même rythme que s’ouvrent les fenêtres de l’avent.
Il est urgent de reformer ce ménage à trois entre la commune, le commerçant et le client pour l’attractivité des – petites – villes
Et Morges n’est pas un îlot au milieu d’un canton aux boutiques pleines, puisque le problème est le même un peu partout, alors que vous et moi – le consommateur responsable – ne cessons de vanter l’achat local tout en nous égarant plus que de raison du côté de la vente en ligne.
Il est dès lors urgent de reformer ce ménage à trois entre la commune, le commerçant et le client car l’attractivité des – petites – villes, la valeur des immeubles et le maintien des prestations comme les transports publics font aussi partie de l’équation.
On aime en effet venir en bus aux animations de Noël ou de Pâques mais on oublie trop souvent que ce sont les enseignes et leurs patrons qui mettent la main au porte-monnaie pour financer le sapin et les guirlandes, tout en offrant les bons cadeaux qui serviront au loto ou au repas de soutien du club de foot et de la fanfare.
L’économie circulaire avant l’heure, en somme, qui n’est pas une illumination de la globalisation mais une nécessité absolue pour assurer rien de moins que la vitalité de son propre quartier.
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Éditorial – La dernière qui sonne pour sauver le commerce des petites villes
La ville de Morges va complètement réaménager sa rue historique en réduisant le trafic et surtout le stationnement. Dans les cordes, les petits patrons… applaudissent!