Divergences de vuesLa directrice générale de la Santé s’en va après un an
Virginie Spicher et le Département vaudois de la santé et de l’action sociale se séparent «d’un commun accord». L’ancienne cadre de l’OFSP était entrée en fonction en avril 2022.

Entrée en fonction il y a à peine plus d’un an, la directrice générale de la Santé (DGS), Virginie Spicher (ex-Masserey), quittera l’État de Vaud cet été. Le recrutement de cette figure nationale de la lutte contre la pandémie de Covid-19 – elle était cheffe de la section «Contrôle de l’infection et du programme de vaccination» à l’Office fédéral de la santé publique – a tourné court. «La décision de mettre fin aux rapports de travail a été prise d’un commun accord en raison de divergences quant aux orientations stratégiques et organisationnelles de la DGS», fait savoir le Conseil d’État dans un communiqué publié ce jeudi matin.
Il y a comme un air de déjà-lu. Des «divergences de vues» menant à un départ «d’un commun accord», c’est aussi les éléments de langage utilisés par le gouvernement il y a six mois pour annoncer, de manière tout aussi inattendue, la rupture de contrat du directeur du CHUV, Philippe Eckert. «Il faut être clair, les deux situations n’ont rien en commun, explique la ministre de la Santé, Rebecca Ruiz. Dans le cas de Philippe Eckert, les difficultés étaient rencontrées au sein du comité de direction du CHUV, dont les membres sont tous nommés par le Conseil d’État. Dans le cas de Virginie Spicher, c’est entre elle et moi que des divergences irréconciliables sont apparues progressivement.»
«Nous en avons beaucoup discuté, poursuit la cheffe du Département de la santé et de l’action sociale. Au niveau de responsabilités qui sont les nôtres, quand la collaboration est compliquée, il faut en tirer les conséquences et régler la situation dans le respect mutuel.» Une clause de confidentialité a été signée entre les parties, si bien que l’élue socialiste n’en dira pas plus sur la nature exacte des fameuses divergences. Contactée, Virginie Spicher ne fait «aucun commentaire».
Intérim dès septembre
Il n’est pas encore décidé si le poste sera mis au concours ou si une procédure de nomination sur appel sera lancée. Virginie Spicher restera en place jusqu’à fin août 2023 et sera remplacée à titre intérimaire dès le 1er septembre par Gianni Saitta. Il s’agit de l’actuel directeur des Finances et affaires juridiques de la DGS, passé par l’AVASAD et, avant cela, par l’Union des communes vaudoises, dont il fut le secrétaire général.
Infectiologue et pédiatre, Virginie Spicher avait succédé l’an dernier à Stéfanie Monod, gériatre de spécialisation. Mais ses prédécesseurs n’avaient pas tous le titre de médecin, qui n’est pas un prérequis pour être à la tête de la DGS. «Le cahier des charges implique une bonne connaissance des systèmes de santé vaudois et suisse, de leurs acteurs, de leurs liens, des nombreux partenaires, une stratégie quant à la santé publique, une sensibilité aux enjeux politiques», liste Sonia Arnal, chargée de communication. «Il faut en outre avoir d’excellentes compétences managériales, financières et de leadership pour mener les collaborateurs de la direction.»
Député Vert’libéral, membre de la Commission de gestion et lui-même médecin, Jacques-André Haury ne s’alarme pas de la situation. «C’est un poste très difficile, souligne-t-il. Pour des fonctions aussi importantes, on pourrait imaginer que la période d’essai soit plus longue que trois mois, pour que l’on puisse dire sereinement que ce n’est pas concluant, sans devoir passer par une rupture conventionnelle.»
Durant son passage à la DGS, Virginie Spicher aura notamment piloté la réforme des centrales d’appel, générée par la crise secouant la Fondation Urgences Santé (FUS). Elle s’est en outre impliquée «dans le déploiement du dossier électronique du patient, ainsi que dans la promotion de la santé et la prévention, en contribuant par exemple à la création et au lancement du mois de la santé mentale», mentionne le communiqué.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.