Soins corporelsLa formule magique de Lyneline
Pas de secret: la petite entreprise familiale des Vuaridel, à Nyon, ne veut innover qu’avec des produits végétaux et naturels.
Dans la vie économique locale, il arrive que de belles histoires commencent comme dans les légendes des sociétés cotées au Nasdaq. Petite entreprise familiale modèle, Lyneline a réellement démarré son activité dans un garage. Et elle compte bien en sortir pour grandir. Spécialisée dans les soins corporels naturels, elle a gagné récemment le Prix de l’innovation 2021 de la Région Nyon tandis que le Canton lui a octroyé une aide financière (jusqu’à 50’000 francs sur cinq ans) qui lui permettra de se développer et d’approfondir ses recherches en vue de produire une crème solaire innovante.
Docteure en pharmacie, Evelyne Vuaridel – qui a passé vingt ans chez Debiopharm, pharma spécialisée en oncologie – rêvait d’une activité moins astreignante. Après des études de phytothérapie, elle s’inquiétait de voir sa famille continuer à utiliser des produits de soins industriels dont elle-même ne comprend pas ce qu’ils contiennent! Bertrand, son mari physicien, l’encourage alors à créer sa propre gamme, unisexe, que toute la famille pourra utiliser. Elle se lance avec des savons.
«Nous faisons des produits pour se laver, s’hydrater et se désodoriser. Ce sont des produits de soins de base, tout simples, non de la cosmétique.»
«Nous faisons des produits pour se laver, s’hydrater et se désodoriser, remarque-t-elle. Ce sont des produits de soins de base, tout simples, non de la cosmétique.» La gamme comprend des savons solides et liquides, shampooing, liquide de rinçage capillaire, déo rechargeable, pommade pour la peau, huile de massage. Lyneline n’utilise que des ingrédients naturels, locaux et européens, certifiés agriculture bio pour la plupart: huile de colza, huile d’olive, cire d’abeille, huiles essentielles.
Rien de secret dans ses formules: il n’y a ni parfum, ni colorant, ni conservateur – «pas nécessaire» – pas plus que la vitamine E – qui vient de Chine – ou les agents moussants, «inutiles»! Les premiers essais datent de 2018: les «cobayes», famille et amis, sont enchantés. L’entreprise est créée l’année suivante. En 2019 débute la vente en ligne sur la plateforme développée par Ambroise, le fils ingénieur, puis en boutiques. Bertrand Vuaridel conçoit les installations de production sur-mesure pour le laboratoire aménagé dans le garage de la villa, à Nyon.
Toute la famille à la production
Pour compléter le tableau de cette famille singulière: Marceline, assistante de recherche en géosciences, s’occupe du marketing tandis que son second frère Antoine gère l’emballage et la distribution. Tous participent à la fabrication en respectant les normes de la cosmétique. Lyneline a vendu 10’000 produits l’an dernier. Chiffre qui devrait doubler cette année. Avec la notoriété grandissante de la marque, les Vuaridel réfléchissent à comment augmenter la production. Mais à entendre ces entrepreneurs, il n’est pas aisé de trouver un sous-traitant capable de s’adapter à ce type de production très rare dans la branche. Lyneline devra peut-être compter sur elle-même pour construire un nouveau labo et assurer sa rentabilité en maintenant des prix doux.
En attendant, Bertrand, chercheur dans l’âme, veut créer une crème solaire «si possible» entièrement naturelle, sans nanoparticules et autres ingrédients toxiques pour le corps et l’environnement. Son rêve: un produit 100% végétal. De quoi faire rayonner loin la jeune marque vaudoise.
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