La jeune femme va vite mais toujours en équipe
A 32 ans, la nouvelle présidente de Gastro Lausanne multiplie les mandats mais rêve aussi d'adopter.

Quand elle reçoit sur la terrasse de son Vidy Lunch Café, la toute nouvelle présidente de Gastro Lausanne s'excuse presque que ses plants de kiwi ne fassent pas encore tonnelle. Mais cela n'entame rien l'assurance tranquille de la jeune femme dont l'ADN est riche en gènes entrepreneuriaux et conviviaux. Car cette présidence n'est qu'une des nombreuses casquettes de celle qui plante ses yeux au regard profond et franc dans ceux de son interlocuteur. Il n'y a pas de forfanterie dans son propos, une honnêteté presque désarmante: quand on lui demande si gérer cet apparthôtel- restaurant cofondé avec son père fait d'elle une fille à papa, elle l'avoue: «Oui, sans doute. Mais pas dans le sens d'une princesse qui frime au bord de la piscine. Mon père (Ndlr: Jacques Sax, créateur de l'entreprise audio haut de gamme Sonosax) m'a donné une chance mais je me sens la responsabilité de ne pas dilapider l'héritage familial.»
Susan Sax n'est en effet pas du genre girly à minauder mais se montre plutôt toujours dans le mouvement. «Mon père avait échangé ce terrain de l'avenue de Rhodanie avec un autre qu'il avait au Rôtillon, à la demande de la ville. Un soir, je suis allée dîner chez lui et il m'a demandé ce que je pensais d'y construire un hôtel. Je lui répondu: «D'accord, mais avec moi.»
Comme on fait tout en famille, chez les Sax, le père de Susan a imaginé les plans («son dada»), son frère Stefan les a suivis et a dirigé le chantier, sa mère fabrique les confitures et prépare les petits-déjeuners, et sa belle-sœur travaille à la réception. Bientôt cinq ans, donc, que la jeune copropriétaire accueille dans ses appartements les cadres des entreprises du quartier, reçoit à midi dans le café où la cuisine de Lauriline Dufey se base sur des ingrédients sains qu'elle travaille elle-même. Devinez qui a été une des premières adresses du label Fait Maison! L'adolescente qui rentrait vite de l'école au Mont-sur-Lausanne pour aller avec son frère chez les paysans voisins, les Amaudruz, traire les vaches ou cueillir le persil, en a gardé un amour des vrais produits.
Parcours à virages
On est toujours modelé par ses jeunes années. L'ancienne scoute («Ocelot Direct» était son totem et il lui va très bien), la sportive insatiable, la fille d'une famille conviviale aime travailler en équipe et lancer des projets. «C'est une vraie battante, raconte Stefan, son frère. Mais c'est de famille, on adore s'impliquer dans les projets des autres. En plus, elle est dynamique, intelligente, elle a bien réussi en partant de pas grand-chose.» C'est vrai que la jeune femme a d'abord voulu être électronicienne, comme son père, mais qu'elle a été convoquée par le directeur de l'EPSIC qui lui a dit que si elle avait d'excellentes notes en français ou en maths, mais des catastrophiques en électronique, il fallait qu'elle repense à sa carrière. Ce sera finalement un CFC d'employée de commerce, des emplois à la fédération de boxe («un sport que j'admire»), puis l'hôtel de Vidy. «J'ai toujours aimé l'accueil», dit celle qui a aussi été barmaid ou vendeuse en extra. Qui a aussi été prof de zumba, qui a pratiqué ou pratique encore la danse jazz ou de salon, la gym aux agrès, le cirque, l'athlétisme, l'escalade, la randonnée, le cirque, le cross fit ou la piste Vita. «C'est toujours aussi une histoire de partage. Si quelqu'un me propose de faire un squash, je vais y aller, j'aime faire du sport en compagnie.» Pour elle, il faut garder un équilibre entre les dépenses intellectuelles et physiques.
Si la pile électrique admet avoir parfois un fonctionnement masculin, elle se dit très patiente, «sauf avec moi-même. J'aime que les choses soient vivantes mais pas forcément qu'elles aillent vite. J'ai du caractère mais je n'ai pas mauvais caractère. Et j'aime m'entourer de gens qui sont pareils.» Cet amour du groupe est une constante dans sa vie. Si elle a repris la présidence de Gastro Lausanne, c'est parce qu'il y avait un «comité formidable» qui la soutient. Au Parti libéral-radical de Lausanne, c'est la même chose. Non élue au Conseil communal, elle aime «travailler en coulisses» de ce parti qu'elle respecte comme entrepreneuse mais aussi par ce qu'«il a tout inventé de notre société d'aujourd'hui, du système métrique à l'économie libérale». Elle dit y travailler «comme femme de compromis, qui n'aime rien tant que l'équilibre».
Le besoin de transmettre
Ses différents mandats politiques ou associatifs se recoupent et s'interpénètrent pour elle. Son programme? Il est en formation. Ce qui pourrait ressembler à un manque de vision cache en fait toujours ce besoin de travailler en équipe, de n'être que celle par qui les autres progressent. «Pour faire bien, il faut tenir compte des autres. C'est grâce à cela qu'on apprend, qu'on progresse et qu'on se régale.»
L'organisation de débats avec Sarra Perrin, le comité des soirées Epicurvins, celui de la SDIO, etc. lui laissent au minimum une soirée par semaine pour regarder un film, trois moments pour faire du sport, et le temps de s'occuper d'«Arwin» le chien et de «Scratchy» le chat ou de voir son amoureux. Mais l'agenda va encore se charger puisqu'elle s'est inscrite comme famille d'accueil de dépannage au Service de protection de la jeunesse avant d'espérer, un jour, adopter. «J'ai mes chances maintenant que la législation s'est assouplie. Je n'ai pas envie de faire des enfants, on est déjà assez nombreux sur cette terre, mais j'aimerais bien transmettre un peu de ce que j'ai reçu de ma chouette famille, imaginer la suite.» Une histoire de partage, encore une…
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