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L’entomologiste Daniel Chérix appelle la population à signaler la présence des moustiques tigres pour pouvoir organiser la lutte contre cet insecte indésirable.
24heures/Odile Meylan
Ce n’était qu’une question de temps. L’arrivée du moustique tigre dans le canton était inéluctable. Déjà installé à Monthey en Valais, sur la rive française du Léman et à Genève, il l’est désormais officiellement à Nyon et à Cully, où des lieux de ponte réguliers ont été mis en évidence par les mesures de surveillance. Cette confirmation lance une nouvelle étape dans la lutte pour freiner l’expansion de cet insecte urbain et vorace. Le Canton rappelle avec force les gestes simples (lire ci-dessous) que la population doit effectuer pour empêcher une invasion cet été.
L’avantage, c’est que la prévention fonctionne bien. L’exemple nyonnais est parlant. En 2021, les gardes-bains de la piscine municipale de Colovray étaient couverts de piqûres en fin de saison. La présence du moustique tigre ne passe jamais inaperçue. Lors d’une expérience au Tessin, un bras exposé à l’insecte a subi une cinquantaine d’attaques en dix minutes. Mais il est possible de diminuer la population de nuisibles. Durant l’été 2022, plus aucun baigneur ne s’est plaint. Pour y arriver, du personnel communal a éliminé ou traité les sites de ponte avec une bactérie larvicide.
La lutte contre le moustique tigre est aujourd’hui une priorité. «Cet insecte est une des espèces les plus redoutées chez nous», insiste la Dresse Alexandra N’goran, médecin spécialiste en épidémiologie des maladies transmissibles à la Direction générale de la santé. Freiner sa prolifération permet de limiter les risques sanitaires. En effet, l’insecte peut transmettre certaines maladies tropicales comme le virus zika, la dengue et le chikungunya.
«Le moustique tigre est une des espèces les plus redoutées chez nous.»
Dresse Alexandra N’goran, médecin spécialiste en épidémiologie des maladies transmissibles
Ces pathologies sont rares chez nous et les personnes infectées l’ont été à l’étranger. Il y a eu un cas de chikungunya et sept de dengue déclarés en Suisse en 2022. Mais une augmentation du nombre de moustiques tigres pourrait provoquer à terme le développement de ces maladies sur notre sol. En France, où la lutte contre son expansion est moins bien organisée, 65 cas ont été recensés. Et les malades ne rentraient pas tous d’un voyage sous les tropiques.
Des pièges sont posés à Nyon où les moustiques tigres viennent pondre. Une bactérie permet de tuer les larves avant qu’elles ne deviennent adultes.
24heures/Odile Meylan
Une éradication du moustique reste pour l’instant utopique, tellement il est opportuniste. L’objectif en Suisse est donc de réduire le plus possible sa population avec des mesures ciblées et rapides, qui ont été éprouvées au Tessin, où il est arrivé en 2003. Pour cela, le grand public est invité à signaler la présence de l’insecte sur le site www.moustiques-suisse.ch. Pour surveiller son arrivée, 62 pièges-pondoirs sont répartis dans sept communes vaudoises (Nyon, Cully, Yverdon, Aigle, Bex, Lausanne et Préverenges). Un suivi est aussi assuré le long des autoroutes. Volant mal, le moustique tigre se déplace en effet à bord des voitures ou des camions.
Raphaël Ebinger est rédacteur à la rubrique Vaud & Régions, basé au bureau de Nyon. Journaliste généraliste, il a un intérêt particulier pour la politique locale, mais aussi pour le monde de la bière. Auparavant, il a travaillé pour Le Nord Vaudois et la Presse Nord Vaudois, mais aussi aux bureaux de Lausanne et de Morges pour 24heures.Plus d'infos