Journées des métiers d’artLa magie artisanale se partage à nouveau
Les JEMA offrent au public la possibilité de découvrir «en live» dans tout le canton des pratiques parfois rares. Avant-goût.

Certains courbent le fer avec le feu, d’autres font naître des objets presque par la seule grâce de leurs mains, d’autres encore s’associent pour faire apparaître rien moins qu’un dragon géant en osier. Tous détiennent des savoir-faire parfois uniques, souvent méconnus et perpétués dans le secret d’ateliers que le public pourra découvrir du 1er au 3 avril.
Après un cru 2021 sous la forme de capsules vidéo, les Journées des métiers d’art reviennent. Les JEMA, de leur petit nom, convoquent à nouveau sur le terrain, au plus près des gens, des gestes et de la matière. Cette année, 43 personnes dévoileront les secrets de leur pratique, en plus de la filière céramique du CEPV, le Centre d’enseignement professionnel de Vevey. Cela va de la transformation du textile et du papier au travail du bois, de la terre, du cuir, du métal à la facture d’instruments ou à l’horlogerie-bijouterie.
Linogravure et tatouage

Dix-huit artisans participent à cet atelier pour la première fois. Parmi eux figure la linograveuse Gaëlle Garrocq, à voir à l’ancien Mudac. Cette Française installée entre Lausanne et Vevey grave sur une matrice en bois les dessins que ses balades dans la nature lui inspirent. Chauve-souris, poissons ou fleurs sont ensuite imprimés sur du tissu ou du papier. Depuis 2020, elle tatoue ses créations.
Coutellerie

Nouveau venu aussi, le coutelier forgeron Stéphane Anken, à Étoy, a opéré une reconversion radicale. En 2018, il a quitté son emploi dans la communication pour se consacrer à la coutellerie, et installer sa forge aux Ateliers de la Côte. Il aime travailler des matériaux bruts, tel que l’acier, le fer, l’argent, le cuivre, mais aussi le bois ou le cuir, pour créer des couteaux de toutes sortes. Des objets qu’il souhaite fonctionnels et durables.
Céramique

Les céramistes Marie-Prune Reymond Yoshikawa et Nathalie Baumeler recevront aussi pour la première fois dans leur atelier Les pieds dans le plat, au Lieu. Ces diplômées en céramique du CEPV parlent de leur travail avec philosophie. La première évoque le lâcher-prise nécessaire à cet art: «Avant de sortir une pièce du four, on ne sait jamais si elle est en miettes ou non.» La seconde un «terrain de jeu»: «J’allie la céramique au dessin ou à la photo et, après une longue transformation à chaleur élevée, je me laisse surprendre.»
Deux centres névralgiques
Deux lieux accueillent plusieurs artistes, sans inscription préalable. À Lausanne, l’ancien Mudac en regroupera six, en plus d’ateliers d’éveil aux métiers d’art pour les enfants. On pourra également y admirer la fameuse Vouivre géante en rotin signée du marionnettiste Christophe Kiss et du vannier Michel Québatte. Au collège Henchoz à Château-d’Œx, le public pourra voir travailler la découpeuse Corinne Karnstädt-Brulhart, la brodeuse d’art Cécilia Roger ou la feutrière Hélène Henchoz. Joaillier, tisserande ou même un fabriquant de skis artisanaux complètent une riche offre pour petits et grands.
Vaud, divers lieux, du ve 1er au di 3 avril
Attention, de nombreuses visites demandent de s’inscrire au préalable sur le site metiersdart.ch
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