La majorité des candidats veut plus d'informatique à l'école
Les profs de la Société suisse pour l'informatique dans l'enseignement ont sondé les prétendants au Conseil d'Etat.

«Les choses s'apprêtent à bouger, mais nous voulons interpeller le futur Conseil d'Etat vaudois.» Vice-président de la Société suisse pour l'informatique dans l'enseignement (SSIE), Gabriel Parriaux est optimiste tout en mesurant le chemin qu'il reste encore à faire. Avec ses collègues, il a organisé un questionnaire sur l'informatique à l'école auprès des candidats au gouvernement vaudois parmi lesquels se trouve la ou le successeur d'Anne-Catherine Lyon.
Sur cette question, Vaud a du retard, comme les autres cantons romands. Et pour cause, le PER (Plan d'étude romand) ne comprend pas l'informatique comme branche à part entière, alors que le Lehrplan 21, son homologue suisse alémanique, l'inclut. C'en est au point que les cantons bilingues ont des problèmes d'harmonisation. «Dans le monde occidental, il y a une tendance nette dans les classes en faveur de l'enseignement de la pensée computationnelle, souligne Gabriel Parriaux. Elle fait partie de la culture en Angleterre, en Allemagne, en France ou en Pologne.»
«Tous n'ont pas les connaissances les plus fines, mais nous avons été surpris en bien»
Globalement, il ressort du questionnaire auquel 13 candidats sur 15 ont répondu que leur niveau de connaissance du domaine est bon: «Tous n'ont pas les connaissances les plus fines, nuance Gabriel Parriaux, mais nous avons été surpris en bien. Nous notons par ailleurs que Sylvie Villa (ndlr candidate PDC de l'Alliance du Centre) est très au point.»
Les prétendants sont toutefois de différentes chapelles sur la question de la place que la science informatique doit avoir dans l'école. Il y a ceux qui, s'ils étaient élus, seraient pro-actifs avec un enseignement sur les possibilités d'apprentissage que permet la numérisation et les autres qui préféreraient une ouverture plus mesurée ou plus critique. Yvan Luccarini, le candidat de Décroissance-Alternatives, plaide quant à lui pour «un rapport réel et physique au monde d'abord», tandis qu'Hadrien Buclin (Solidarités) insiste sur la nécessité d'une approche «non-marchande», notamment avec des logiciels libres. La prévention dans le cadre de l'utilisation d'Internet est en outre souvent évoquée.
Plusieurs candidats soutiennent un enseignement de l'informatique assorti d'une introduction à la pensée computationnelle qui se trouve au croisement entre la créativité humaine et la numérisation de l'information. Pour Sylvie Villa, Serge Melly (Vaud Libre), Céline Misiego (POP), Jacques Nicolet (UDC), les trois candidats socialistes (Amarelle, Maillard, Gorrite), François Pointet (Vert'libéral), l'écologiste Béatrice Métraux et Jacqueline de Quattro (PLR), un accès à cette forme d'abstraction devrait pouvoir se faire dès l'école primaire. Pascal Broulis (PLR) livre sa «vision de l'école» et n'aborde pas précisément la question, tandis que Guillaume (Toto) Morand et Philippe Leuba (PLR) ne répondent pas du tout.
Un modèle «one to one»
Reste la question des moyens. Faut-il investir afin d'équiper chaque élève d'un appareil numérique personnel?, demandent les sondeurs. Pascal Broulis, réputé pour son utilisation parcimonieuse des deniers de l'Etat, serait d'accord de soigner en particulier «la modernisation et l'informatisation des moyens d'enseignement». Il ne dit pas s'il serait d'accord de financer un modèle «one to one» (un élève, une tablette).
Les trois socialistes, qui ont fait répondre par leur parti, militent pour un meilleur équipement de la classe avant tout. Jacqueline de Quattro veut privilégier les «projets locaux», tandis que Béatrice Métraux donne une réponse en demi-teinte en estimant qu'il «fait sens» d'équiper chaque élève, mais que cela ne doit pas se faire «au détriment de l'empathie et de la solidarité».
Yvan Luccarini et Hadrien Buclin militent pour les cahiers et les crayons en priorité, tandis que leur collègue d'Ensemble à gauche, Céline Misiego, veut d'abord du matériel informatique convenable dans l'ensemble des classes vaudoises. Sylvie Villa, proche de l'informatique par sa profession d'ingénieure, juge que la question ne devrait pas se poser, «vu le prix décroissant du matériel». Son colistier Serge Melly n'a aucun doute non plus.
«La maîtrise d'un outil ne signifie pas la maîtrise d'une matière»
Enfin, François Pointet, proche lui aussi des sciences dures (docteur en maths et informaticien, 24 heures de mercredi), rappelle que «la maîtrise d'un outil ne signifie pas la maîtrise d'une matière». Il verrait bien l'engagement de spécialistes du développement pour réussir la transition numérique de l'école. L'ensemble des réponses des candidats est accessible sur http://informatique.education.
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Note: Un autre sondage du même type mais sur une matière totalement différente a été réalisé par les associations Lilith et VoGay. Il est consultable à l'adresse www.vaud.lgbt
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