Depuis une vingtaine d’années, la médiation connaît un développement important en Suisse. À la suite de la création des premières associations dans les années 90, la Fédération suisse des associations de médiation (FSM) a été créée en 2000 pour en regrouper la plupart. L’accréditation des médiateurs et médiatrices est aujourd’hui standardisée, ainsi que les formations, qui se font souvent sous forme de CAS (Certificate of Advanced Studies) ou DAS (Diploma of Advanced Studies) universitaire.
En 2021, la médiation fête ses 10 ans dans le Code de procédure civile. Pour toute affaire civile, par exemple liée à la famille, au travail ou au voisinage, les parties peuvent opter pour une médiation, quitter le tribunal et enfin faire ratifier leur accord de médiation par le juge. Cette procédure est plus rapide, moins coûteuse et plus agréable qu’une procédure judiciaire. Le taux de réussite est autour de 75% selon la FSM.
«Il reste beaucoup à faire pour faire progresser cette nouvelle philosophie de justice alternative: sensibiliser le public et les institutions, adapter le cadre légal, faciliter l’accès à la médiation.»
Cependant, il reste beaucoup à faire pour faire progresser cette nouvelle philosophie de justice alternative: sensibiliser le public et les institutions, adapter le cadre légal, faciliter l’accès à la médiation. C’est pour y contribuer que la Plateforme vaudoise pour la promotion de la médiation a été créée cette année. Elle regroupe des médiatrices et médiateurs de tous bords: familiale, en entreprise, voisinage, juridique.
En guise de première action, à l’occasion de la Journée de la médiation du 18 juin, notre plateforme organise des rencontres les 18 et 19 juin à Yverdon-les-Bains, Morges et Vevey en coopération avec la librairie Payot. Nos médiatrices et médiateurs seront à votre disposition pour répondre aux questions. En outre, nous publierons des témoignages de la médiation au travail et entre entreprises.
Des pistes à creuser
Quelles autres pistes alors pour promouvoir davantage la médiation dans le canton de Vaud? Outre la sensibilisation du public et des acteurs concernés, des projets concrets peuvent faire l’objet de discussions: l’introduction de la médiation pénale pour adultes, à l’instar de Zurich et Genève, la reconnaissance de la profession et la protection du titre, la définition de la médiation comme préalable à une procédure de séparation ou de divorce. Ou encore, comme cela est prévu par la modification de la loi sur l’organisation judiciaire à Genève, l’encouragement de la médiation à travers la formation des juges et des avocats, le devoir pour ces derniers d’identifier les situations qui se prêtent à la médiation et de la conseiller et encore la mise en place d’outils statistiques, des incitations financières et des projets pilotes.
La médiation, outre un outil de résolution des conflits, est une nouvelle façon de penser la «justice» dans son sens juridique et philosophique. Elle est à la portée de toutes et de tous et elle contribue à la paix sociale. Pour conclure avec le poète mystique persan Rumi: «Au-delà du bien et du mal, il existe un champ. C’est là que je te retrouverai.»
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
L’invité – La médiation a encore des champs à conquérir
Pascal Gemperli constate que cette manière de résoudre des conflits gagne du terrain.