La Messagère des temps modernes est arrivée
La célébration se veut inclusive. Sofia Gonzalez, athlète handisport, incarne ce renouveau dans le spectacle, qui a été ouvert à tous.

«Parfois, il faut changer les pratiques. Et l'art peut y contribuer», explique Daniele Finzi Pasca, metteur en scène. La Fête des Vignerons s'est attelée à être la plus inclusive possible dans les gradins (lire encadré), mais aussi sur scène.
Le projet «Être figurant comme tous», porté par l'association Sport-Up – notamment son président, Cédric Blanc, et Karen Rochat, infirmière aux soins intensifs au CHUV –, permet à trente jeunes sportifs avec et sans handicap de participer activement à la Fête. Un groupe mixte intégrant personnes valides et en situation de handicap se produira dans le même tableau que celui des gymnastes. «Nous avons tenté de satisfaire, dans la mesure du possible, toutes les vocations», ajoute François Margot, abbé-président.
Une militante
Et c'est une Messagère, Sofia Gonzalez de Jongny, 18 ans, étudiante, championne de parathlétisme et candidate aux Jeux paralympiques de Tokyo en 2020, qui succède à l'historique Messager boiteux. Elle apparaît dans le tableau de la Saint-Martin et s'élance de son char pour trois tours de piste. «J'ai été séduite par le rôle, mais j'ai juste demandé de ne garder que la dénomination de «Messagère», sans le qualificatif de boiteuse, explique Sofia Gonzalez. J'incarne la modernité, l'importance des femmes et la place du handisport dans la société, que je souhaite plus importante encore. Je ne remplace pas le Messager boiteux: je lui rends hommage en le faisant évoluer.»
La jeune femme a perdu sa jambe à l'âge de 3 ans. Elle a toujours été comme ça, dit-elle. Ce qui ne l'a pas empêchée de participer aux Jeux paralympiques de Londres, en 2012, soutenue par ses parents. «Avec cette nouvelle Messagère, nous voulons raconter autre chose. Que la société change, par exemple. En désignant une femme, il s'agissait aussi de choquer. Il le faut, parfois, pour ouvrir des portes.»
«L'inclusion doit se vivre»
Les spectateurs verront en outre des acteurs-figurants exécuter des performances impressionnantes. L'un d'eux roulera à vive allure sur une chaise roulante. Un autre y grimpera pour esquisser une pyramide. «L'inclusion ne se décrète pas, elle doit se vivre, poursuit Cédric Blanc. Les moins valides ont aussi besoin d'avoir un peu de lumière sur eux. En réalisant des prouesses techniques, ils prennent confiance en eux.» Au fil des répétitions, certains ont même jeté leur déambulateur aux orties. Pour sa part, Karen Rochat a recruté et fidélisé une équipe d'une vingtaine de jeunes bénévoles qui donnent de leur temps depuis un an et demi pour encadrer la petite vingtaine de figurants en situation de handicap.
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