Élection cantonale dans le district d’AigleLa moitié des sortants n’a pas reçu sa prime
Les neuf députés en poste étaient candidats à leur succession. Quatre d’entre eux restent sur le carreau.

C’est un changement «poste pour poste» qui s’opérera le 1er juillet pour la députation du district d’Aigle. Dimanche, les forces en présence ont, grosso modo, conservé leurs acquis. Mais quatre députés sortants ont été poussés vers le banc de touche du parlement vaudois.
Il faut dire que les places de titulaires étaient chères: alors qu’elle compte aujourd’hui neuf sièges, la région n’en disposera plus que de huit à la prochaine législature, en raison de l’évolution démographique dans le canton. Tous les élus actuels (trois PLR, deux UDC, deux PS, un Vert et une centriste) étaient par ailleurs candidats à leur propre succession. Ils étaient même dix, si l’on compte le transfuge lausannois Stéphane Montangero, devenu municipal à Aigle et en lice cette année dans le district pour les socialistes. Mathématiquement, deux sortants devaient donc passer à la trappe. Deux autres ont suivi le même chemin.

Le gagnant du jour est incontestablement Jean-Marc Udriot. Le syndic de Leysin se hisse au 2e rang dans le district, derrière son colistier et homologue aiglon Grégory Devaud. Le PLR maintient ses trois sièges, mais Nicolas Croci Torti n’est pas réélu. Plutôt actif au perchoir, l’habitant d’Ollon ne finit que 5e sur sa liste. Jean-Marc Udriot s’avoue surpris de son propre score. Ce qui a fait la différence? «L’implication de tous les jours, je pense. Avec Martine Cheseaux (ndlr: 4e dimanche), nous sommes des personnes de proximité. Au moment de voter, les gens pensent à nous.» L’élu y voit un avertissement pour son futur mandat de parlementaire: «Une fois au parlement, il ne faut pas oublier de filer régulièrement sur le terrain.»
C’est également l’analyse que livre la Bellerine Éliane Desarzens, devancée par Stéphane Montangero et Alberto Cherubini, syndic de Bex. «J’ai perdu une part de cette proximité depuis que je ne suis plus municipale, alors que mes deux colistiers le sont. Le résultat est conforme à ce que j’imaginais. La mission, qui était de conserver nos deux sièges, est accomplie.» Reste cette réorganisation interpelle: l’arrivée de la «locomotive» Montangero prive la région d’une femme, alors que ce parti milite justement pour plus de mixité.
Future nouvelle venue sous la coupole, la Verte Martine Gerber remplacera Léonard Studer, arrivé en cours de législature mais bien en vue au sein de son parti: il en a présidé la section chablaisienne et est le seul élu des Vert à siéger au sein d’un Municipalité de la région. Surprise et déçue pour son collègue, la Bellerine estime que son parcours professionnel a joué en sa faveur. «Je suis agricultrice et travailleuse sociale et ce sont des aspects que je mets beaucoup en avant.»
Revers pour l’UDC
Seule l’UDC perd des plumes dans le district en cédant l’un de ses deux sièges. La réduction de la députation a pesé lourd dans la balance. «Mais ce n’est pas le seul élément, analyse Dylan Karlen, qui reste lui aussi sur le carreau… quelques mois après sa non-réélection à la Municipalité de Villeneuve. Le parti a enregistré des pertes de voix partout dans le canton. Si nous avions obtenu le même nombre de votes qu’il y a cinq ans, nous aurions préservé ce 2e mandat.»

Arrivé comme Léonard Studer en cours de législature, l’élu aurait-il manqué de temps pour faire ses preuves, quand bien même il a rapidement été désigné pour présider la commission d’enquête parlementaire sur les déboires de l’Hôpital Riviera-Chablais? «En deux ans, j’ai déposé douze objets au Grand Conseil; je pense que j’ai bien occupé le fauteuil qui m’a été confié.»
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