MaliLa mort d'Abou Zeid est confirmée
La mort d'Abdelhamid Abou Zeid, un des chefs au Mali d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), semblait se confirmer lundi. Celle d'un autre dirigeant jihadiste, Mokhtar Belmokhtar, restait beaucoup plus incertaine.

La mort au cours de combats dans le nord-est du Mali d'Abou Zeid et de Belmokhtar, tous deux Algériens, avait été annoncée par le Tchad vendredi dernier. Sous couvert d'anonymat, un jihadiste d'Aqmi a lui aussi déclaré lundi qu'Abou Zeid était bien mort mais il a démenti le décès de Mokhtar Belmokhtar.
Abou Zeid a été tué «par un bombardement aérien français dans les montagnes» des Ifoghas (nord-est du Mali) «et non par les Tchadiens» qui étaient «à plus de 80 kilomètres» lors du bombardement, affirme ce jihadiste qui a l'habitude d'écrire pour des sites jihadistes, selon l'agence mauritanienne d'informations en ligne Sahara Médias.
Il a en revanche démenti la mort de Mokhtar Belmokhtar, «pour la simple raison qu'il se trouve dans la région de Gao (dans le nord du Mali, mais plus au sud du massif des Ifoghas) où il mène les combats contre l'ennemi». «Il est bien vivant, il n'a pas été tué par les Tchadiens», a dit le jihadiste.
Pas de «certitude»
Le chef d'état-major des armées françaises, l'amiral Edouard Guillaud, a de son côté déclaré que la mort d'Abou Zeid est «probable» mais que la France n'a pas de «certitude» faute d'avoir récupéré le corps. Concernant Belmokhtar, il a dit être «d'une extrême prudence».
Abou Zeid et Mokhtar Belmokhtar, issus des groupes islamistes qui ont terrorisé l'Algérie dans les années 1990, ont été ensuite à la tête de leurs unités combattantes respectives les maîtres d'oeuvre d'Aqmi au Mali, où ils se sont implantés, au Niger et en Mauritanie.
Ils y ont commis de nombreux enlèvements et exécutions d'Occidentaux, attentats ou tentatives d'attentats. Ils s'y sont également livrés à divers trafics, dont celui de la drogue.
Belmokhtar a quitté Aqmi fin 2012 pour créer son propre groupe, «Les signataires par le sang». La première action d'envergure de ce groupe a été une prise d'otages massive et sanguinaire en janvier sur un site gazier du sud de l'Algérie, In Aménas.
«Casser les reins d'Aqmi»
«Nous sommes en train de casser les reins d'Aqmi et ça, c'était bien l'objectif tel qu'il nous avait été fixé par le président de la République», François Hollande, a assuré l'amiral Guillaud.
Il a précisé qu'une «organisation industrielle du terrorisme» avait été découverte dans le nord-est du Mali, citant «plus d'une cinquantaine de caches dans des maisons, des hangars ou des grottes», «plus d'une dizaine d'ateliers de fabrication y compris de bombes dans l'un des ateliers» et «vingt bombes artisanales en cours de fabrication simultanément».
Concernant les sept otages français détenus par des groupes islamistes que l'on pensait être dans le massif des Ifoghas, l'amiral Guillaud a reconnu que l'armée française ne savait pas où ils se trouvaient. «Il est possible qu'ils aient été déplacés, pas forcément vers un autre pays», a-t-il dit.
Appel au gouvernement français
Quinze otages français sont retenus en Afrique, dont au moins six au Sahel par Aqmi. Un septième a été enlevé au Mali par un autre groupe islamiste armé, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao).
Les familles de quatre otages au Sahel ont estimé lundi que leurs proches ne seraient pas sauvés par les opérations militaires. Elles ont appelé le gouvernement français à «négocier» avec Aqmi.
Ces derniers développements coïncident avec la visite de quelques heures lundi à Bamako du ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, la première d'un haut responsable occidental au Mali depuis celle, le 2 février, de François Hollande.
De son côté, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a affirmé lundi que son pays était désormais prêt à intervenir militairement au Mali dans le cadre du déploiement d'une force de l'ONU dans ce pays.
ats/afp
Cet article a été automatiquement importé de notre ancien système de gestion de contenu vers notre nouveau site web. Il est possible qu'il comporte quelques erreurs de mise en page. Veuillez nous signaler toute erreur à community-feedback@tamedia.ch. Nous vous remercions de votre compréhension et votre collaboration.