La municipalité de Lausanne se penchera sur la monnaie locale
Deux postulats, l'un des Verts, l'autre d'un élu PLR, ont été renvoyés pour études à l'Exécutif. Ils demandent que la Ville s'intéresse au léman ou crée son argent.

Est-ce bientôt «Demain» à Lausanne? Ce mardi soir, le Conseil communal a adopté deux postulats demandant une étude sur l'opportunité de créer de l'argent local ou de soutenir la monnaie léman pour encourager le commerce de proximité. Au vote, les deux textes ont été acceptés à 48 contre 27 avec 5 abstentions pour le premier qui était défendu par le PLR Henri Klunge et à 45 contre 28 avec 5 abstentions pour le second qui était porté par la Verte Léonore Porchet.
L'argent local n'est pas une nouveauté. Le léman, par exemple, circule à Lausanne depuis l'an dernier. Quelque 100'000 lémans se déplacent aujourd'hui dans l'économie locale. Des dizaines de petits commerces l'encaissent. Cet argent est valable sur l'arc lémanique, y compris en France. Pourtant beaucoup de questions se posent au moment d'entraîner les pouvoirs publics dans cette aventure.
Malgré que le premier postulant est un PLR, le groupe libéral-radical ne voit pas l'idée d'un soutien municipal à l'argent local d'un bon oeil. Matthieu Carel évoque un "sous-produit parlementaire du film Demain. Il se soucie des garanties que peut offrir une monnaie comme le léman et objecte: «acheter local, ça peut se faire avec des francs». Son collègue Jean-Pascal Gendre dénonce «un retour en arrière», pas loin du «trumpisme», du «renfermement sur soi»: «On renforce le petit commerce en renforçant l'économie locale».
Le PLC et l'UDC sont quant à eux sceptiques. Pierre Oberson (PLC) apprécie l'idée d'un soutien au commerce local mais redoute que cet argent perde de sa valeur. L'UDC Anita Messere y voit «un retour au troc» et souligne que le ministre des finances Pascal Broulis a parlé de pertes fiscales.
La Verte Sara Gnoni rétorque que le léman est nanti par la Banque alternative suisse, ce qui lui assure une garantie. Elle glisse au passage que le Conseil d'Etat vaudois n'a pas beaucoup réfléchi avant de jeter aux orties une proposition de la Vert'libérale Claire Richard allant dans ce sens: «La réponse de Pascal Broulis comprend un copié-collé du site BankObserver qui met en garde contre d'éventuelles pertes fiscales. Or, la TVA sera payée de toute façon».
Les socialistes sont, eux aussi, partants. Arnaud Bouverat estime qu'il s'agit d'un moyen «pertinent» de «relocalisation» du commerce à l'heure où les achats en ligne augmentent. «C'est bon pour l'emploi et cela a des vertus écologiques», ajoute-t-il encore, en substance.
Après ce débat et son résultat, la Municipalité se chargera de présenter différentes variantes de soutien à la monnaie locale. A Nyon, une initiative similaire figure dans le pipe-line.
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