C’est décidé, demain je m’installe à Toulouse. Ou à Orléans pour prendre le frais. Qu’importe, tant que je peux consommer du concert à moindre prix. Sauf que je n’aurai plus mon salaire genevois, c’est bien dommage.
Tant pis, je reste. En continuant à me demander comment je ferai pour aller écouter de la musique si, un jour, les organisateurs ne m’invitent plus. Faire de la critique musicale comporte des avantages. Sans cela? C’est trop cher. Tarif moyen pratiqué en Suisse dans le secteur privé du spectacle: 85 francs.
Le problème est inhérent à l’économie de notre pays.
Avec les subventions? Ça va mieux. Sauf si on veut Polnareff et sa magnifique paire de lunettes. Zéro subvention ici. Tarif maximum. Polnareff tutoie les sommets de l’économie. Normal, il est connu. Dans son cas, nos 85 francs de moyenne nationale équivalent au billet en classe économique pour le concert à l’Arena en juin. Qui peut se le permettre une fois? Deux fois? Trois?
Vu de loin, la musique en Suisse reste une denrée pour les riches. Ils sont nombreux apparemment, puisque l’offre des spectacles augmente encore.
Vu de près? On a beau décortiquer ce qui fait le coût du ticket, démonter les ressorts du business (tendus, les ressorts, vu l’instabilité économique globale), aucune solution ne se profile. Le problème est inhérent à l’économie de notre pays.
On ne vend pas des spectacles comme on deale du pétrole.
Serait-ce que les organisateurs se goinfrent? Point tant, on ne vend pas des spectacles comme on deale du pétrole. Organiser des concerts est plutôt casse-gueule.
Le pétrole, tiens… C’est bien en Suisse qu’on le vend. Peut-être est-ce le fin mot de l’histoire: les traders, eux, n’auront aucun problème pour acheter un, deux, trois et même tous les billets qu’ils voudront. Tous à Polnareff! J’espère être encore journaliste en juin.
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Prix des spectacles – La musique, c’est pour les riches
Concerts ou spectacles d’humour, le billet suisse coûte 50% plus cher qu’en France. Une situation qui n’est pas près de changer.