Droits humains La pandémie n’a pas ralenti les représailles contre les militants
Le secrétariat aux droits de l’homme de l’ONU n’a constaté aucun recul de la répression au niveau mondial à l’encontre des militants durant la crise du coronavirus.

La pandémie n’a pas ralenti les représailles contre les militants des droits de l’homme qui collaborent avec l’ONU. Celle-ci a dénoncé mercredi à Genève des actes d’intimidation et de représailles «aussi nombreux» qu’auparavant.
«Nous avions espéré que le nombre d’accusations reçues aurait diminué» en raison des restrictions et l’annulation de réunions de l’ONU, a affirmé devant le Conseil des droits de l’homme la nouvelle sous-secrétaire générale aux droits de l’homme Ilze Brands Kehris. Mais cette situation n’a «malheureusement» pas été observée, a-t-elle ajoutée.
Le rapport annuel du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres sur les intimidations, qui porte de juin 2019 à fin avril dernier, recense des violations dans 40 pays, huit de moins qu’il y a un an, et mène un suivi de plusieurs cas dans une trentaine de pays.
Signe «inquiétant»
Mais, en l’absence d’un recul pendant la pandémie, Mme Brands Kehris dénonce «un signe inquiétant» qui pourrait même laisser penser que davantage d’actes de représailles ont été perpétrés.
Avec de plus en plus de discussions en ligne, M. Guterres appelle à garantir une participation «significative» et sans intimidation des représentants de la société civile, alors que certains sont attaqués sur les réseaux sociaux. Les actes ciblés dans le rapport sont «inacceptables», a lancé de son côté aux pays la sous-secrétaire générale.
L’ONU dénonce des arrestations, des détentions, des poursuites, de la torture, des décès en prison, des disparitions forcées ou encore des violences sexuelles. Beaucoup de ces violations sont attribuées à une mauvaise utilisation de législations sécuritaires.
Mis en cause, comme l’Arabie saoudite notamment, pour des détentions arbitraires «systémiques», Pékin a rejeté un rapport établi avec des indications «fausses». La Chine a à nouveau dénoncé une interférence dans ses affaires intérieures.
Dans des pays où les libertés sont limitées, certains renoncent à collaborer avec l’ONU. Alors que certains pays sont salués pour leurs efforts, la sous-secrétaire générale a encore appelé à ce que tous les militants soient protégés par les Etats.
ATS/NXP
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