Mobilité douceLa pénurie de vélos électriques va encore durer des mois
À cause de la pandémie, le manque de composants fait rage dans l’industrie du cycle. Il faut parfois attendre six mois pour avoir le vélo désiré.

La Suisse manque de vélos électriques depuis le début de l’année. La pandémie complique en effet la fabrication et la livraison de cycles à travers le monde. Pour les marchands, la situation ne devrait pas s’améliorer avant de nombreux mois. «On voit que cela va perdurer les prochains mois, jusqu’à l’an prochain, regrette Gaétan, gérant d’Advancer Store, à Genève. Il y aura peut-être une stabilisation en 2022 mais nous nous savons déjà qu’il y aura des retards en début d’année, à l’arrivée de la nouvelle collection.»
Le responsable du magasin spécialisé explique que les clients doivent parfois se montrer très patients. «C’est parfois très compliqué lorsque quelqu’un veut un modèle spécifique. On parle alors de délais qui peuvent dépasser les six mois. Il faut se préparer à l’avance si on sait qu’on a des requêtes particulières», prévient Gaétan.
«C’est parfois très compliqué lorsque quelqu’un veut un modèle spécifique. On parle alors de délais qui peuvent dépasser les six mois.»
Le constat est similaire à M-Way Lausanne. «Nous avons des vélos à proposer aux clients mais nous ne disposons pas de toute la gamme, indique Marc, manager du magasin. Pour nous, le plus dur est lorsque quelqu’un veut un modèle qu’il a vu sur internet. Nous ne pouvons en effet plus commander un modèle précis à nos fournisseurs car ils sont tous à flux tendu. Nous sommes obligés de rediriger le client vers d’autres magasins, en espérant pour lui qu’ils aient ce qu’il veut.»
La pénurie a eu un impact sur les prix. «Il y a malheureusement eu une augmentation, reconnaît Gaétan. Il y a notamment eu une hausse tarifaire liée aux coûts logistiques car le transport maritime a augmenté.» Les matières premières ont aussi vu leur prix s’envoler.
Usines fermées
La pandémie est directement responsable de cette situation. Les confinements qui ont frappé l’ensemble de la planète ont eu un fort impact sur la production. «Les fabricants de composants ont dû fermer et les assembleurs ne reçoivent pas tout ce dont ils ont besoin et ne peuvent donc pas monter et livrer les vélos, explique le Genevois. Les fabricants essaient de trouver des alternatives, en passant par d’autres modèles ou marques mais cela reste très problématique.»
Ces soucis de fabrication se sont en plus heurtés à une explosion de la demande en matière de mobilité douce. «L’an dernier, tout le monde en a profité pour se mettre au vélo plutôt que d’emprunter les transports en commun, pour aller au travail et pour prendre l’air, constate Marc de M-Way. La demande a donc été très forte l’an dernier et cela a posé problème car il a fallu refaire les stocks. Du coup, les producteurs sont à flux tendu depuis.»
Julien Culet est journaliste à la rubrique Suisse depuis 2018. Correspondant à Genève pour «Le Matin Dimanche», il traite en particulier de l'actualité du canton. Il a auparavant travaillé durant 5 ans au sein de la rédaction du «20 minutes».
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