Une escapade dans une ville européenne. Un court séjour dans un appartement trouvé sur Airbnb. La formule plaît en toute saison. Elle est simple, pratique, dépaysante et souvent abordable. Mais elle peut réserver des tracasseries.
Que faire de votre valise si votre train part ou votre avion décolle en fin de journée et que vous avez dû rendre les clés à 10 h ou 11 h déjà? Les bagages, même réduits au strict minimum, peuvent être encombrants si vous avez encore envie de profiter d’une dernière virée shopping ou de visiter un musée.
J’en ai fait l’expérience lors d’un récent week-end à Lyon. Premier réflexe: chercher un casier à bagages. Une rapide recherche sur Google ne m’a pas orienté vers la discrète consigne de la gare de Part-Dieu, d’où partait notre train, mais vers Nannybag. Un service diablement efficace.
Il suffit de télécharger l’application, puis d’y indiquer le lieu et les horaires souhaités de dépôt et de retrait de vos bagages. Tarif: 6 euros par jour et par objet, quelle que soit sa taille. En deux clics, le tour est joué: vous pouvez choisir le point de chute Nannybag le plus proche, finaliser la réservation en ligne et vous y rendre à l’heure convenue. Nous avons ainsi pu confier nos valises à la réception d’un hôtel tout proche de la gare et les avons récupérées peu avant le départ du train pour Genève.
Voilà une idée de génie, me suis-je dit ce jour-là. Pas d’infrastructure à mettre en place, aucun loyer à payer, juste un contrat à passer avec des commerces, des hôtels, etc. Une prise en charge des bagages à la mode Uber, mais sans les tensions autour de la rémunération des collaborateurs.
«Les hôteliers qui pâtissent de la concurrence d’Airbnb reçoivent une petite compensation – précisément versée par les clients qui leur échappent.»
C’est un jeune entrepreneur français qui a lancé Nannybag peu avant la pandémie de coronavirus. Il en a eu l’idée au terme d’un voyage à New York passé dans un logement Airbnb. Coincé avec ses bagages, il a cherché en vain une solution pour les laisser en sécurité durant quelques heures. De retour en France, il a constaté que le problème était le même, moins de dix gares disposant encore de consignes traditionnelles dans tout le pays.
Depuis son lancement, le réseau s’est étendu dans tout l’Hexagone et bien au-delà. Car les touristes ne sont pas les seuls à y trouver leur compte: chaque partenaire reçoit la moitié de la somme payée. Soit 3 euros par bagage, pour un service très minime à fournir. Du point de vue des hôteliers, en particulier, cette collaboration s’avère intéressante: eux qui pâtissent souvent de la concurrence d’Airbnb reçoivent une petite compensation – précisément versée par les clients qui leur échappent.
Et en Suisse, me direz-vous? Pour Nannybag et ses concurrents, le marché s’avère difficile à prendre. Renseignements pris auprès des CFF, il reste des consignes dans 117 gares! Et la tendance d’utilisation de ce service est à la hausse ces dernières années, nous dit-on au service de presse. L’ex-régie fédérale a donc toutes les intentions de le maintenir. L’ubérisation attendra un peu…
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La rédaction – La prise en charge des bagages à la mode Uber est en marche
Quand les bonnes vieilles consignes disparaissent dans les gares, la numérisation vient à la rescousse des touristes. Mais pas (encore) en Suisse.