Réécriture inclusiveLa réédition caviardée des aventures de James Bond
Après examen, les romans de Ian Fleming seront republiés sans références raciales et propos «offensants».

La grande lessive est décidément en marche. Une semaine après l’annonce du «lissage» des œuvres de Roald Dahl, voilà James Bond sur le billot de la bien-pensance. Dans son édition de samedi, le journal britannique «Telegraph» révélait en effet que, sur la demande de son éditeur, les romans de Ian Fleming ont été examinés par des «sensitivity readers». Comprenez des «lecteurs en sensibilité», chargés d’éradiquer les «références offensantes» dans l’œuvre.
Cinquante ans après sa publication, la réédition du premier volet des aventures de l’espion anglais, «Casino Royale», annoncée pour ce printemps, a ainsi subi un sérieux nettoyage visant à supprimer les termes ou descriptions susceptibles de froisser des minorités ethniques ou sexuelles et de créer des polémiques.
La fin des cochons
La prose de Fleming a ainsi été débarrassée du mot «nigger», remplacé par «personne noire» ou «homme noir». Certaines descriptions et scènes auraient été également réécrites, comme ce passage où l’espion se retrouve dans une boîte de strip à Harlem. La version originale: «Bond pouvait entendre le public haleter et grogner comme des porcs à l’abreuvoir. Il sentait ses propres mains agripper la nappe. Sa bouche était sèche.» Le passage réécrit: «Bond pouvait sentir la tension électrique dans la pièce.» Plus de cochons, donc.
En outre, toujours selon le «Telegraph», les rééditions comporteraient désormais un avertissement: «Ce livre a été écrit à une époque où les termes et les attitudes qui pourraient être considérés comme offensants par les lecteurs modernes étaient monnaie courante.» On n’est jamais trop prudent.
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