Les attaques contre nos retraites ne datent pas d’hier, et elles persistent. Qu’elle soit affiliée à une caisse publique ou privée, la population voit régulièrement diminuer ses prestations. Malgré l’échec de la dernière réforme de l’AVS dans les urnes, un nouveau projet, AVS 21, prévoit en particulier une augmentation de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans – représentant une économie de 10 milliards à leurs dépens.
Cela alors même que la pandémie a démontré une fois de plus que les femmes, majoritaires dans les métiers dits «essentiels», sont indispensables au fonctionnement de la société et de l’économie. Sans oublier que les métiers féminins sont souvent mal payés et peu valorisés.
«Le médicament est toujours le même: couper dans les prestations.»
Comme pour l’AVS, les offensives contre la LPP prévoient souvent des diminutions de prestations. Ces plans ressurgissent tous les cinq ans pour les caisses publiques. Comme pour l’AVS, à chaque fois, les discours catastrophistes résonnent de sombres échos. C’est ainsi que les experts de la Caisse de pensions de l’État de Vaud (CPEV) exigent un nouvel ajustement en 2023, prédisant, une fois encore, qu’elle ne parviendra pas à atteindre les objectifs de la loi fédérale en… 2052.
Le médicament est toujours le même: couper dans les prestations. Or, ces prévisions n’ont rien à voir avec la situation objective de la CPEV, les projections se rapprochant plutôt de l’art divinatoire. En effet, la CPEV se porte bien et affiche des taux de rendement positifs depuis de nombreuses années (à une seule exception en 2018). Pourtant, le conseil d’administration de la caisse prévoit l’obligation de cotiser deux ans supplémentaires. Au vu de la bonne santé financière de la CPEV, le SSP et les autres organisations professionnelles demandent le maintien du plan actuel.
La baisse des prestations de retraite n’est pas une fatalité. C’est encore moins une mesure justifiée. Chacune et chacun a le droit à sa retraite, dans le respect des engagements pris par l’État lors du recrutement dans les services publics. Revendiquer ce droit et le défendre, c’est aussi reconnaître et assurer la qualité des services publics, indispensables à l’ensemble de la population.
Mobilisation en vue
Alors que nos hôpitaux souffrent depuis des mois, que les effectifs sont insuffisants dans la santé, le social, les écoles, les crèches, l’administration, etc., nous nous préparons à une forte mobilisation dès cet automne. Garantir les retraites, c’est au moins aussi important que les applaudissements…
Enfin, défendre notre droit à une bonne retraite, ce n’est pas baisser celle des autres, bien au contraire! Si l’on s’attaque aujourd’hui au service public, personne n’ignore que l’offensive contre le secteur privé s’appuiera sur une même logique d’affaiblissement des droits sociaux. Les luttes passées et futures doivent nous rassembler toutes et tous, dans le public comme le privé, sous un même étendard.
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L’invitée – La retraite, un droit essentiel à défendre
Cora Antonioli s’oppose à l’élévation de l’âge de la retraite des femmes et à la diminution des prestations.