Urbanisme à Yverdon-les-BainsLa rue de la Plaine pourrait passer à 20 km/h
Le Conseil communal demande à la Municipalité d’étudier l’opportunité de créer une zone de rencontre, comme à la gare, sur cet axe conduisant au centre-ville.

À proximité immédiate du centre-ville d’Yverdon, la rue de la Plaine servira-t-elle de laboratoire pour une démarche «visant à la pacification du trafic, la sécurisation des rues, la lutte contre le bruit et la valorisation des espaces»? C’est le but du postulat déposé jeudi au Conseil communal par la socialiste Pascale Fischer.
Son idée? La transformer en zone de rencontre – limitée à 20 km/h – durant une année, puis tirer des conclusions de l’expérience. De quoi donner à la Municipalité des pistes concrètes pour cet axe important sur lequel elle se penche déjà, selon la municipale chargée de la Mobilité, Brenda Tuosto.
«L’objectif caché, c’est de supprimer encore des places de parc.»
Le potentiel de cette rue où se mêlent magasins, bistrots et appartements ne semble échapper à personne. Mais évoquer des modifications structurelles sur le domaine public yverdonnois, c’est fatalement se heurter au sempiternel débat idéologique du stationnement.
Jeudi, c’est l’UDC Pascal Gafner qui a allumé la mèche: «La rue de la Plaine mérite mieux mais, tant que le parking souterrain de la place d’Armes n’est pas fait, c’est trop risqué pour ses commerçants de supprimer des places.»
«C’est l’objectif caché de ce postulat, tance le PLR Laurent Roquier. Oui, les voitures causent des désagréments, mais cette rue vit bien, ne prenons pas le risque de perdre cela.»
Le souhait de Pascale Fischer irait-il trop loin et trop vite? L’écologiste Martin Loos pense le contraire: «Une réelle diminution du trafic ne peut se faire que si les véhicules ne peuvent plus stationner dans le secteur. Or le postulat insiste sur leur vitesse, mais omet d’intégrer la question des places de parc.»
Score sans appel
Si les avis sont partagés, le vote a été sans appel. La Municipalité est donc priée d’étudier l’opportunité de repenser la rue de la Plaine. Manifestement à la lumière de ce qu’elle a déjà mis en œuvre.
«Nous avons tout à fait conscience qu’elle mérite mieux. Cependant une requalification complète nécessite une prise en compte de tous les intérêts des acteurs locaux et exige des moyens importants, voire colossaux», relève Brenda Tuosto.
Échaudés par les travaux subis l’an dernier, les commerçants craignent surtout la disparition des places de parc. «Et on a un vrai problème avec les voitures-ventouses. Le système de macaron de stationnement ne résout de loin pas tout. Il ne devrait pas permettre de se garer si longtemps dans les rues commerçantes», estime l’un d’eux.
Vaste débat. Habitant de la rue, le Vert’libéral Pierre-André Michoud s’est du reste étonné que les autorités parlent d’attirer de nouveaux habitants et puissent envisager de refuser des possibilités de stationnement à ceux qui sont déjà installés.
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