La sécurité alimentaire pour une agriculture plus durable
La conseillère nationale Verte Adèle Thorens Goumaz pousse à accepter l'objet des votations du 24 septembre dont on parle peu.
Des millions d'œufs contaminés chez nos voisins européens, des porcs engraissés dans des conditions de maltraitance intolérables dans notre canton: deux scandales qui ont éclaté récemment dans le domaine alimentaire et qui s'ajoutent à une longue et triste liste…
Il faut l'admettre, notre agriculture, en Suisse et ailleurs, a encore des progrès à faire pour devenir plus durable, que ce soit en matière de respect des animaux, de la nature, voire même de notre santé. Le vote du 24 septembre prochain sur la sécurité alimentaire est une étape positive et nécessaire dans cette direction. Il s'agit en effet d'inscrire dans la Constitution une définition de la sécurité alimentaire orientée sur la durabilité.
Le texte qui nous est soumis vise à préserver les bases de la production agricole, les terres fertiles, mais aussi l'eau, l'air, le climat ou la qualité du sol. Il exige en outre de respecter les conditions locales et une utilisation efficiente des ressources.
L'agriculture doit ainsi non seulement ménager l'environnement, mais aussi être ancrée dans sa région, avec ses paysages et ses terroirs spécifiques, en opposition à une production alimentaire homogène et banalisée. Enfin, le texte demande que l'agriculture réponde aux exigences du marché, c'est-à-dire aux souhaits des consommateurs. Or les Suisses sont particulièrement attentifs à la durabilité des produits alimentaires qu'ils consomment. Ils rejettent en particulier l'agriculture intensive et les OGM.
L'article constitutionnel sur la sécurité alimentaire reprend par ailleurs en partie deux points défendus par l'initiative des Verts «Faire Food pour des aliments équitables», qui sera traitée par le parlement en septembre: la promotion d'échanges commerciaux internationaux plus durables dans le domaine des aliments et la lutte contre le gaspillage alimentaire.
La question des échanges commerciaux est certes abordée de manière timide, mais il s'agit d'un pas dans la bonne direction. Nous importons 40% de notre nourriture et des échanges, dans un sens comme dans l'autre, continueront à avoir lieu à l'avenir. Il faut donc leur donner un cadre correct. Espérons que l'initiative «Faire Food pour des aliments équitables» pourra concrétiser, dans un deuxième temps, les progrès apportés par le texte sur la sécurité alimentaire.
Les écologistes étaient certes sceptiques face à l'initiative de l'Union suisse des paysans sur la sécurité alimentaire, car elle aurait pu être interprétée dans un sens productiviste et défavorable à l'environnement. On le voit: le contre-projet issu des travaux du parlement, sur lequel nous voterons en septembre, lève ces incertitudes. Il doit donc être soutenu sans retenue par toutes celles et ceux qui souhaitent une agriculture plus durable dans notre pays.
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