Qualité de l’air«La Suisse peut mieux faire»
À l’Institut tropical et de santé publique suisse, Meltem Kutlar Joss attend que la Confédération baisse encore ses seuils limite de dioxyde d’azote.

Voilà plus de quarante ans que le centre de documentation LUDOK, à l’Institut tropical et de santé publique suisse dont Meltem Kutlar Joss est la coordinatrice, répertorie les recherches épidémiologiques sur les effets de la pollution de l’air sur la santé. Ces données sont ensuite transmises à l’Office fédéral de l’environnement.
Quels sont les effets du dioxyde d’azote sur la santé?
Le NO2 est un gaz irritant pour le système respiratoire. Plusieurs études ont constaté qu’en cas de pic de pollution, davantage de personnes se rendent aux urgences pour des cas d’asthmes, et il y a une augmentation des décès de malades souffrant de maladies respiratoires chroniques.
Les 200 capteurs vaudois relèvent des moyennes entre 4 et 27 microgrammes/m3 de NO2 en 2022. Faut-il s’en inquiéter?
Non, parce que sur le plan individuel, les risques sont bas. Une exposition forte au NO2 sur le long terme augmente la mortalité de 2% – alors que pour la cigarette, c’est beaucoup plus élevé! Selon les données, si la quantité de dioxyde d’azote augmente de 10 microgrammes/m3 dans l’air, les hospitalisations pour crise d’asthme grimpent de 1,4%. Donc il y a un effet à la marge sur le plan individuel, mais sur la totalité de la population, cela peut être un risque notable.
En moyenne annuelle, l’OMS recommande un seuil maximum de 10 microgrammes/m3 de NO2, alors que la loi suisse le fixe à 30…
La Commission fédérale de l’hygiène de l’air, à Berne, est en train de plancher sur ce point et donnera probablement son avis bientôt. En matière de NO2, les progrès accomplis sont notables, mais la Suisse peut mieux faire.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.