Tourisme localLa Vallée de Joux n’a jamais vu autant de visiteurs
La fréquentation a explosé cet été. Se pose maintenant la question de la suite, alors que d’autres secteurs sont moins chanceux.

De mémoire de Combier, c’est du jamais vu. Ça allait déjà fort à la mi-mai, avec l’assouplissement des mesures sanitaires et les marcheurs en nombre dans les alpages. Mais depuis juillet, c’est la ruée vers la vallée de Joux. La fréquentation atteint des records.
«Les parkings sont pleins comme si le lac avait gelé, les restaurants complets midi et soir, une belle affluence dans les transports publics aussi», énumère Cédric Paillard, directeur du tourisme de la Vallée. Au mois d’août, les chiffres des réservations avaient déjà dépassé celles de tout 2019. S’y ajoute la fréquentation du site qui explose. Rien que pour avril à juillet de cette année, le nombre de visiteurs préparant en quelques clics l’excursion du dimanche dépassait de 57% ceux de l’an dernier.
Balade Covid-compatible
Ce qui se passe? Un tout, estiment les Combiers. Le bouche-à-oreille, le résultat de plusieurs campagnes de promotions, un retour des JOJ de janvier dernier, mais surtout l’attrait du tourisme local à l’heure du déconfinement. «On a la chance d’avoir de grands espaces et déjà une bonne cote de popularité en Suisse, qui représente 80% de notre public habituel. Le fait de pouvoir venir dans un bel endroit en tout en gardant ses distances a sans doute aidé», reprend Cédric Paillard.
Mais ça a un prix. Dans l’urgence, la Vallée a dû ménager six zones de débordements pour camping-cars un peu partout, avec un système de vignette, des sanitaires et une zone de vidange: le public des caravanes, ça reste une bonne part des nuitées.
Poursuivre la promotion
Surtout, alors que les professionnels hésitaient sur la stratégie à suivre, la suite apparaît comme évidente. Il va falloir poursuivre la promotion, et investir dans les infrastructures pour garder les nouveaux publics. «Il y a notamment des citadins qui s’attendent à un plus haut standing. On va devoir s’adapter, et augmenter l’offre, poursuit Cédric Paillard. Mais ça implique plus de pistes VTT, plus d’e-bike, améliorer l’accueil des pistes actuellement dans une petite cabane… le tout en restant aussi profitable à la clientèle locale.»
Bref, il faudra des sous. «C’est vrai que les images d’ici en mettent plein la vue, ça impressionne, et l’horlogerie reste un contexte de luxe, estime le municipal David Piguet. Tout ça va nous pousser à soigner les détails. Idéalement, toute la signalétique serait à revoir, aussi en faveur des cyclistes qui restent sur les cols. Les budgets et la répartition de la taxe de séjour doivent vraiment être repensés de manière commune à toute la Vallée.»
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