La vérité du GIEC
Le nouveau rapport du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) livre plusieurs messages importants. Certes, on s'attendait ce qu'il recommande un régime alimentaire plus sobre en viande et pointe du doigt les élevages intensifs ou industriels d'animaux. Là où le GIEC apporte un éclairage neuf, c'est dans le lien très clair qu'il établit entre la qualité des sols et leur capacité à recycler une partie très importante des émissions de dioxyde de carbone (CO2) et à demeurer fertiles.
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Depuis l'essor fulgurant des engrais de synthèse au XIXe siècle, nous avons vécu dans une illusion productiviste. Si ce développement a d'abord permis de vaincre les famines, il s'achève aujourd'hui sur un bilan très sévère. Près d'un quart des terres arables sont gravement dégradées ou polluées. Une proportion très importante des surfaces cultivées est devenue infertile, voire cliniquement morte. En d'autres termes, sans l'apport massif d'engrais de synthèse issus des énergies fossiles, la production agricole s'effondrerait. Cette vérité, nous l'avions tacitement ignorée. Mais elle est aujourd'hui devenue indéniable. C'est le message essentiel du GIEC: la lutte contre le réchauffement climatique passe par une utilisation plus respectueuse et parcimonieuse des terres. Concrètement, les pratiques agricoles et forestières ne doivent pas émettre plus de CO2 que ce que les sols et les océans peuvent absorber. Ce retour à l'équilibre naturel du carbone est possible.
«Près d'un quart des terres arables sont gravement dégradées ou polluées»
L'agriculture, comme les transports ou l'énergie, doit sortir de son addiction aux hydrocarbures. Les agriculteurs ne sont pas les seuls en cause; les consommateurs que nous sommes tous devront accepter une diète plus équilibrée et probablement un coût plus élevé des denrées alimentaires, qui jusqu'ici n'intègrent pas les dégâts causés à l'environnement. Les paysans suisses qui sont rémunérés pour être les gardiens du paysage le seront probablement bientôt pour la conservation des sols dont la vitalité est menacée et qui reste essentielle à la préservation du climat.
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