La voix qui parle à l'oreille de milliers de Romands
Philippe Morax Tous les matins, il réveille avec vitalité ses auditeurs sur LFM. Depuis son arrivée, les audiences ont doublé.

Philippe Morax a le sourire dans la voix. Une joie d'animer qui s'entend dès l'aube, pour le plaisir de milliers d'auditeurs. Son sourire se voit aussi car LFM, la radio lausannoise sur laquelle il officie, est la première de Suisse romande à avoir introduit des caméras dans ses studios. «Je suis dans mon élément. J'ai fait de la télé il y a quelques années sur TVM3, une chaîne privée. J'ai surtout été attiré dès l'enfance par l'image et le son qui sont pour moi intimement liés.»
Personnalité du paysage audiovisuel et radiophonique romand, Philippe Morax est un vrai touche-à-tout. Journaliste, animateur et producteur sur LFM, il est également un DJ qui a fait les belles nuits de l'Amnesia, avant de faire danser ses aficionados au MAD.
Au nom de René Morax
Bientôt, il va s'essayer au théâtre en reprenant le rôle que René Morax incarnait dans sa pièce mythique «Les 4 doigts et le pouce». «Enfant, je ne savais rien de son talent de dramaturge, alors que l'on me demandait tout le temps s'il était de ma famille. Je savais que j'étais son arrière-petit-cousin. Il avait l'air d'être quelqu'un de célèbre, mais je ne connaissais ni ses pièces, ni son livret pour la Fête des Vignerons de 1905, ni son rôle de sauveteur du Casino de Morges et de fondateur du Théâtre du Jorat. Je me réjouis beaucoup de ce projet théâtral.»
À 45 ans, Philippe Morax est fier de porter son nom, même si cela n'a pas toujours été le cas dans les cours de récréations où on le taquinait à ce sujet… D'ailleurs, l'école ne fait pas partie de ses meilleurs moments. Souvent, il s'y ennuie. Ne se passionne que pour l'histoire et la géographie. Son côté tête en l'air et doux rêveur lui vaudra un jour une punition dantesque: chercher et écrire tous les sobriquets de chaque village vaudois. Un pensum dont il se sert aujourd'hui pour épater en société et à la radio. «Quand j'accueille un invité vaudois, je peux ressortir, presque sans y penser, le sobriquet des habitants de son village. C'est un talent qui fait parfois plaisir, mais qui pourrait être vexant, car on donnait des noms comme «les guenilles» ou «les crouilles» à d'honnêtes citoyens vaudois.»
Une fête à la radio
Toujours le sourire. Et une bienveillance qui se devine à cette manière de dire et de ne pas dire. Une sensibilité qui lui a parfois valu des déboires, mais aussi de belles surprises. Comme ce jour d'anniversaire où personne n'est venu à la fête qu'il avait organisée. «J'étais tellement triste que j'ai appelé lors d'une émission radio – «Cinq sur cinq» à la Radio suisse romande – où les enfants pouvaient évoquer leurs problèmes. Jean-Charles Simon m'a répondu. Je me souviens très bien qu'il s'est exclamé: «Oh, les salauds!» Puis il m'a invité à venir fêter mon anniversaire, le lendemain à leur studio de la Sallaz. Un événement déclencheur de ma passion pour la radio.»
Aujourd'hui, Jean-Charles Simon est, avec Pierre Naftule ou Yann Lambiel, l'un des chroniqueurs phares de son émission du matin. «Ma vie est comme une boucle. Je recroise souvent des personnes qui ont été importantes pour moi. Et sans que je le sache forcément, elles vont souvent l'être à nouveau.»
Son parcours d'autodidacte de la culture, notamment musicale, Philippe Morax en parle peu. Ou alors par petites touches, glissant ici, qu'il a fait partie d'un groupe avec son ami d'enfance Julien Feltin, actuel directeur de l'EJMA (École de jazz et de musiques actuelles), où il tenait la batterie. Là, qu'il est l'auteur d'un tube «Bring It Back» qui a fait danser toutes les fans-zones du championnat d'Europe en 2008. Ou encore, évoquant son studio d'enregistrement, il mentionne en passant qu'il l'a offert à une radio du Burkina Faso «La voix du paysan». «On m'entend jusqu'en Afrique», relève-t-il en riant. «J'ai fait leur habillage sonore avec des jingles où j'ai posé ma voix. Là-bas, la radio est quelque chose de fantastique car c'est parfois le seul moyen de communiquer.»
Se projeter dans le cinéma
Sa sensibilité exacerbée, Philippe Morax l'a aussi remarquée un jour avant la mort de son père, Jean-Claude. Un pressentiment qui lui a permis de lui dire adieu. Il avait été habité d'une même impression quelques heures avant celle de son grand-père André. Cette ouverture aux palpitations de la vie, il l'accepte sans trop se poser de questions. Mais c'est en toute conscience qu'il se met volontiers au service des autres. Deux fois par mois, il retourne dans sa commune d'origine, à Bussigny, en tant que projectionniste du ciné-club local.
Il y retrouve sa mère, Antoinette, qui a longtemps tenu la buvette préférée des Bussignolais et qui, elle aussi, a été une figure locale. Pour l'animateur de radio, c'est un retour à son premier métier, celui d'opérateur, projectionniste et technicien du film qu'il a appris à la Cinémathèque suisse, sous l'ère de Freddy Buache. Adolescent, Philippe Morax a ainsi baigné dans le cinéma sans vraiment se rendre compte de la richesse culturelle dont il s'imprégnait presque organiquement. «Aujourd'hui, quand je reçois un réalisateur de films ou un acteur, je peux leur donner des références auxquelles ils ne s'attendent pas et qui les font rêver. J'en suis heureux car ce que j'aime avant tout c'est de réussir de belles rencontres.»
Cet article a été automatiquement importé de notre ancien système de gestion de contenu vers notre nouveau site web. Il est possible qu'il comporte quelques erreurs de mise en page. Veuillez nous signaler toute erreur à community-feedback@tamedia.ch. Nous vous remercions de votre compréhension et votre collaboration.