L'Abbaye face à un tournant pour ses 125 ans
Ce week-end, l'Abbaye de Morges fête ses 125 ans. L'occasion de revenir sur ce véritable rite vaudois.

La Fédération des abbayes vaudoises (FAV) en recense 186. C'est dire la popularité de ces sociétés typiques et comptant parmi les plus anciennes de notre canton. «C'est un endroit où tout le monde se retrouve et se mélange, explique Jean-Claude Rochat, abbé-président de l'Abbaye des Amis de Morges. Tout le monde se tutoie et se respecte indépendamment des classes sociales, ce qui n'est pas forcément le cas dans la société actuelle.» Un moment hors du temps, finalement, si l'on en croit celui qui présidera sa troisième fête. Pour autant, même si l'abbaye réunit, elle fait face à certains défis. À commencer par sa situation particulière de société «de ville». «Il y a évidemment une grosse différence avec les villages, remarque l'abbé-président. Chez eux, c'est une véritable fête, pour laquelle on décore les rues et où tout le monde se rend. En ville, c'est plus compliqué. Il faut donner de la voix pour se faire connaître et attirer du monde. Mais avec une fête tous les trois ans, on parle quand de nous?» Pour y remédier, l'abbaye organise désormais un loto et tient la buvette d'un Caf'Conc', au même titre que les autres sociétés de la ville. «C'est une façon de nous rendre visibles et d'encourager les gens à nous rejoindre.»
Pour garnir encore leur effectif de 350 membres, les Amis de Morges pourraient bien s'ouvrir à la gent féminine. «Nous sommes attachés à nos traditions, mais il faut savoir les actualiser, assure Jean-Claude Rochat. Lors de la dernière assemblée générale, des membres ont émis le souhait d'intégrer les femmes à notre société. Nous allons donc nous prononcer sur cette proposition lors de la prochaine AG.» Une avancée qui pourrait donner un nouveau souffle à l'abbaye et qui fait partie de l'évolution logique, selon le policier à la retraite. «Je suis moi-même le premier abbé «ouvrier». Avant, seuls les notables de la ville présidaient l'abbaye. C'est avec ces petits ajustements que l'on pourra poursuivre ces belles traditions.»
Dernière fête «à l'ancienne»
Et Jean-Claude Rochat l'admet lucidement: «Cette fête sera la dernière à l'ancienne.» Outre l'ouverture aux femmes, la société va également voir son fidèle stand du Boiron disparaître. «C'est un peu flou à ce niveau car on ne sait pas de quoi notre avenir sera fait, regrette l'abbé-président. Recruter de nouveaux membres, c'est bien, mais pour les faire tirer où?» Une question qui occupe tous les esprits de tireurs. Pour autant, ils vont profiter de la fête. Du 3 au 5 août, l'Abbaye de Morges couronnera ses rois et festoiera à l'amitié et aux traditions. Avant de se pencher sur un nouveau chapitre de son histoire.
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