L'affaire Maudet plonge le Conseil d'État dans le flou
Sans son leader, l'Exécutif genevois est déstabilisé, regrettent les députés. Ceux-ci ne le voient pas d'un bon œil alors que d'importants sujets seront traités ces prochains mois.

La classe politique genevoise est dans la tourmente depuis cinq mois et le déclenchement de l'affaire visant le voyage de Pierre Maudet à Abu Dhabi. Le président provisoire du Conseil d'État, Antonio Hodgers, estimait ainsi dimanche dernier dans nos colonnes sentir une grande fébrilité sur tous les dossiers. Les députés de tous bords confirment cet état particulier dans lequel se trouve la République, mais ils visent le gouvernement. Pour beaucoup, l'Exécutif est miné par l'affaire. «Le fait que Pierre Maudet soit le maillon faible ne facilite pas le travail du Conseil d'État. Il en était le pilier. Sans lui, le gouvernement est affaibli», estime le député MCG François Baertschi. C'est dans ce contexte que les six conseillers d'État et demi vont devoir affronter des dossiers plus que compliqués: budget 2019 et réforme de la fiscalité des entreprises (PF17) en tête. Or, l'Exécutif doit composer sans sa locomotive libérale-radicale, contrainte de lâcher la présidence, la police et l'aéroport. «Il manque de la clarté dans l'action du gouvernement dans les dossiers qui arrivent, reproche Bertrand Buchs, qui présidait le PDC Genève jusqu'à jeudi. En mai, nous espérions avoir un Conseil d'État fort qui ferait passer ses projets au parlement. Tout était calibré pour que Pierre Maudet impose sa voix et soit entendu. C'est désormais fini.»