L’appel du 18 juin, c’est forcément celui de De Gaulle. Le premier discours, en 1940, du général depuis son exil à Londres et sur la BBC. Comme une réponse à celui, radiodiffusé la veille, du maréchal Pétain. Il serait presque passé inaperçu si la presse anglaise, puis française, ne l’avait pas retranscrit, notamment le fameux «Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas».
On ne sait pas si l’homme de Colombey-les-Deux-Églises aurait une conscience écologique aujourd’hui. Le Grand Charles, tellement récupéré à toutes les sauces, se battrait-il contre le réchauffement climatique avec la même détermination que contre le IIIe Reich? Mais le 18 juin 2023 aura, lui, une résonance particulière pour les Vaudoises et les Vaudois, qu’un jour nouveau se lève ou pas. Puisqu’il votera deux fois sur la question du climat.
Avant les élections fédérales d’octobre, ce sera le dernier test cantonal et national. Spécialement pour deux partis. Pour savoir si la cause environnementale mobilise toujours alors que d’autres préoccupations ont émergé. Et si cela profitera aux Verts comme lorsque le parti avait encore le vent en poupe il y a cinq ans. Ou à l’UDC, qui, seule contre tous, avait emporté le morceau pour étouffer la loi sur le CO2 dans les urnes. Au profit d’une belle remontada que ne prédisaient pas les instituts d’opinion, y compris le nôtre.
«Avant les élections fédérales d’octobre, ce sera le dernier test cantonal et national.»
On a tout de même le sentiment d’un double bis repetita. Les deux textes proposés donnent furieusement l’impression d’une mécanique législative et administrative à la fois lourde, confuse et timorée. Un «machin ô combien inutile», dirait peut-être le général. D’ailleurs, les agrariens n’ont pas besoin de beaucoup se fouler pour faire campagne: ils reprennent pour l’essentiel les slogans de la fois dernière. En agitant en plus le spectre de la pénurie d’électricité.
On vous le dira honnêtement, nos articles sur les enjeux de ce 18 juin ne déclenchent pas (encore?) les passions sur nos supports, notamment numériques. Et je peux difficilement terminer cet éditorial sans citer le dénommé «Paula Gratter» – nom connu de la rédaction – dans nos commentaires «Bref: si l’on veut stabiliser le climat, il faut justement commencer par éviter les usines à gaz ;-).» Le camp des oui aurait tort de se reposer sur les bons scores des derniers sondages. Leur bataille n’est pas gagnée.
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Éditorial – 18 juin, l’appel du général Climat