L'aqueduc romain draine de belles histoires d'eau sur la Nyon antique
Les découvertes les plus récentes sur l'aqueduc qui alimentait la cité antique permettent au Musée romain de monter une exposition rafraîchissante.

L'existence d'un aqueduc romain reliant la ville de Divonne-les-Bains à la cité antique de Nyon est connue depuis fort longtemps, d'autant plus qu'un vestige en avait été dégagé dans le parc des Mangettes. Mais les dernières recherches archéologiques, lancées il y a trois ans avant les travaux du quartier de la Petite-Prairie, au nord de la ville, ont permis d'en préciser le tracé et de le fouiller de manière plus approfondie. Une occasion en or pour le Musée romain de Nyon de monter une exposition temporaire autour de cet ouvrage qui n'est pas unique, puisque chaque ville romaine en était équipée, mais qui est remarquable à plus d'un égard.
C'est en effet grâce au grand débit provenant de la source que l'antique Colonia Iulia Equestris n'a construit qu'un seul aqueduc, l'un des plus gros et les plus longs de Suisse. En outre, celui-ci est tapissé de grosses tuiles en terre cuite, contrairement au mortier hydraulique qui recouvrait le fond de la plupart de ces canaux. Construit au Ier siècle ap. J.-C., l'aqueduc souterrain de Nyon avait un diamètre intérieur de quelque 90 centimètres et s'étalait sur 10 km depuis la source située à Divonne, près de l'actuel Casino, jusqu'aux environs de la colline de la Muraz, au centre-ville de Nyon.
Si l'aqueduc n'a pas la magnificence du pont du Gard, monument sur arches qui marque le paysage du sud de la France, celui de Nyon franchissait tout de même certains vallons ou rivières à ciel ouvert pour maintenir sa pente douce jusqu'à Nyon. En surface, des bornes indiquaient le tracé de l'aqueduc. Toute construction était interdite sur cette bande de 4,40 mètres de largeur, alors que des regards étaient creusés tous les 50 mètres pour accéder à la conduite.
De la source au robinet
«Son tracé était calculé pour arriver dans la ville au point le plus haut possible. L'eau était stockée dans un château avant d'être distribuée, par gravitation, dans les quartiers. D'abord aux fontaines, essentielles pour toute la population, puis aux bâtiments publics, thermes et latrines, moulins ou tanneries, et enfin aux particuliers qui pouvaient payer pour être alimentés», explique Corinne Sandoz, archéologue spécialiste de l'architecture romaine et commissaire de l'exposition.
Cette dernière permet de suivre le parcours de l'eau, de la source aux réseaux de canalisations, en plomb pour les plus fines, en bois ou en terre cuite pour les plus épaisses. Si, à Nyon, le réseau des égouts antiques est mieux connu, on a pu établir un plan du réseau des canalisations. Par ailleurs, des textes antiques, dont un traité du consul Frontin, ou encore l'encyclopédie de Pline l'Ancien, expliquent avec précision la gestion des eaux à l'époque romaine.
Si le site des aqueducs ne fournit que peu d'objets, les fouilles de ces dernières années ont mis au jour quelques trésors, comme ce gigantesque bouchon d'égout en calcaire trouvé sur le site de l'amphithéâtre de Nyon. L'exposition montre en outre des pièces raffinées prêtées par des musées romains de Suisse, comme des statuettes de divinités liées à l'eau ou cette magnifique bouche de fontaine dauphin provenant d'une villa romaine de Liestal (BL).
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