L'art, nouvelle énergie de l'usine électrique
Longtemps en retrait, Montreux s'ouvre une nouvelle perspective sur la scène plastique grâce à une coloc' d'artistes dont Christine Sefolosha et Eric Winarto.
Deux heures ont passé, la lumière n'est plus, il faut courir à l'interrupteur. Le comble dans une usine électrique, mais Christine Sefolosha n'en fait même plus cas. L'énergie, l'artiste a l'habitude de la renouveler à différentes sources. L'intangible. La perpétuité. Le fantomatique. L'humanité. Accrochée à l'enseigne de la Neuve Invention ou de l'Outsider Art à Paris, New York et Lausanne, la Montreusienne raffine leurs dissonances pour les faire jouer sur la Toile et excelle dans l'ordonnance de leurs réalités. Rêves architecturés, vaisseaux chargés de mutants, ses toiles naviguent dans l'entre-deux pour aborder l'attente. Pas étonnant que l'artiste se soit retrouvée dans ce Taulan entre deux âges, cette usine électrique turbinant encore à plein régime les eaux de la Baye de Montreux, mais désertée par les employés de Romande Energie partis vers la modernité.