Lausanne doit faire encore mieux pour ses cyclistes
Une étude cartographie l'usage du vélo électrique dans la capitale. En retard mais en progrès.

Malgré ses pentes, Lausanne n'est pas une élève modèle en matière d'usage du vélo à assistance électrique. C'est ce qui ressort d'une étude de l'UNIL dont les résultats viennent d'être publiés. Financée par les Services industriels (SI) de la Ville, celle-ci devait permettre de «mieux connaître les profils des personnes qui adoptent ce mode de déplacement, la manière dont ils l'utilisent et les expériences dont ils peuvent faire part. Rappelons que les SI de Lausanne subventionnent l'achat de vélos électriques neufs via leur programme Équiwatt.
«À Lausanne, le taux de possession par ménage est plus bas qu'ailleurs en Suisse, affirme Patrick Rérat, professeur à l'Institut de géographie et durabilité de l'UNIL. L'équipement en vélo électrique est en général plus faible en Suisse romande et dans les villes, mais il y a aussi un contexte local qui freine la pratique. Depuis quelques années, il y a ici une action municipale forte sur la thématique cyclable, mais nous partons de très loin.»
Manque de voies sûres
Sur les aménagements, les sondés estiment effectivement que Lausanne manque d'itinéraires continus et sécurisés. Quelque 70% d'entre eux ne se sentent pas en sécurité ni respectés par les autres usagers de la route. «C'est un indicateur qui reste insatisfaisant. Il y a une centaine de kilomètres de voirie qui bénéficient d'aménagements, mais nous voulons faire encore plus, affirme la municipale de la Mobilité, Florence Germond. Nous visons des itinéraires mieux protégés via un mélange d'aménagements majeurs comme la voie verte d'agglomération ou la tranchée du Languedoc, et de mesures plus légères comme la future voie séparée de Belle-Fontaine.» La nature des interventions dépend «de la configuration des lieux, des contraintes financières et d'éventuelles occasions liées à des chantiers déjà planifiés».
L'offre en stationnement est saluée par 68% des interrogés, même si deux secteurs problématiques sont ciblés: la gare et le centre-ville. La Municipalité rappelle que Lausanne dispose de 3400 places contre 2400 il y a deux ans. «Mais le nombre de cyclistes augmente et nous sommes donc victimes de notre succès», glisse Florence Germond.
Menée auprès de bénéficiaires de la subvention municipale, l'étude donne des éléments sur le profil des utilisateurs. Leur motivation première est de faire du vélo malgré la pente, la suivante étant de bénéficier d'une option pour remplacer la voiture et les transports publics. Plus des deux tiers (70%) ont entre 35 et 65 ans, 42% vivent au sein de couples avec enfants et la moitié déclare un revenu mensuel net inférieur à 6000 francs. «Ce dernier élément est particulièrement intéressant et prouve que ce moyen de transport ne s'adresse pas qu'à une classe de la population, comme nous avions pu l'entendre au Conseil communal lors du débat sur les subventions dédiées», souligne Florence Germond. D'après l'étude, le vélo électrique aurait aussi un «rôle égalitaire», car il «permet de toucher un public plus féminin, plus âgé et davantage composé de parents que celui du vélo mécanique».
Substitut à la voiture
Autre élément saillant, l'articulation du vélo électrique avec les autres moyens de transport. Depuis leur achat, 61% des personnes interrogées prennent moins les transports en commun (35% disent avoir renoncé à leur abonnement), tandis que 51% utilisent moins leur voiture (19% lui ayant complètement tourné le dos). «C'est la preuve que des aménagements cyclables, en encourageant les usagers à opter pour le vélo, peuvent aussi fluidifier le trafic automobile», commente Florence Germond.
Notons finalement que, pour deux tiers des sondés, la subvention municipale a «joué un rôle de déclencheur pour leur achat». De quoi inciter la Municipalité à aller encore plus loin sur ce plan? «Je ne pense pas qu'il y aura une hausse des subventions, car les prix d'achat des vélos électriques sont plutôt à la baisse, répond le municipal des Services industriels, Jean-Yves Pidoux. Ces subventions sont en outre différenciées et doublées pour les jeunes et les bénéficiaires d'un subside à l'assurance maladie. Nous allons continuer sur les bases actuelles en sachant que les montants absolus augmentent chaque année, car ces aides sont très demandées.»
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