Campagne en faveur des femmesLausanne s’engage pour l’égalité dans le sport
La Ville va lancer une campagne dès le 7 juin pour encourager l’égalité des genres dans le sport à la suite d’un rapport sur la pratique des femmes dans le domaine. Un catalogue d’actions et de mesures a été établi.

Lausanne s’engage pour l’égalité dans le sport. Sur la base d’un rapport sur la pratique sportive des femmes, la Ville a dressé un catalogue de 19 actions et de 61 mesures permettant d’atteindre cet objectif d’ici à 2026. Une campagne soutenue par Timea Baczinsky sera lancée dès le 7 juin.
Lausanne, capitale olympique, doit être exemplaire dans la promotion de l’égalité dans le sport et la lutte contre les stéréotypes, a déclaré Oscar Tosato, municipal des Sports et de la Cohésion sociale. La Ville a ainsi analysé, entre 2019 et 2020, la place des femmes dans le domaine ainsi que leurs pratiques.
Diagnostic interne
Le rapport présenté mercredi pose, dans un premier volet, un diagnostic sur les pratiques internes de la Ville. Si ses manifestations et programmes sportifs parascolaires s’approchent de l’égalité (respectivement 44% et 54% de participantes), les disparités persistent en termes d’accès aux infrastructures, d’offres ou de financement.
Le Service des sports compte par exemple 77% d’hommes. Un ratio qui se retrouve dans les clubs et les associations, dont 72% des membres sont de sexe masculin, a relevé Mélanie Duparc, responsable de l’étude. Les hommes bénéficient par ailleurs de 69% des ressources allouées aux clubs et de 96% des subventions octroyées au sport d’élite en équipe.
Activités hors club
Dans un second temps, une étude non représentative a été menée par l’Université de Lausanne auprès de 2000 femmes de la région lausannoise. Elle montre que, si 86% des interrogées pratiquent un sport régulièrement, elles sont 66% à le faire hors d’un club. Une tendance confirmée par d’autres villes, Genève et Bordeaux notamment.
L’étude relève divers obstacles à la pratique d’un sport, dont le manque de temps lié à la vie de famille ou l’appropriation des infrastructures par des groupes d’hommes. À relever également, l’expérience du sexisme qu’ont subi 19% des femmes sondées ou le sentiment d’insécurité dans l’espace public éprouvé par 10% d’entre elles.
Un fonds créé
Pour y remédier, la Ville a mis sur pied un plan ambitieux et volontaire. Il vise notamment à favoriser la mixité dans la gouvernance lausannoise, à augmenter le nombre de femmes dans les clubs, ainsi qu’un soutien par le biais de subventions, a décrit Patrick Iseli, chef du Service des sports.
Parmi les mesures, un Fonds pour l’égalité dans le sport de 300’000 francs a été créé, dont la moitié est destinée au développement de la pratique chez les femmes et l’égalité des genres. Il prévoit déjà la construction de vestiaires pour accueillir des équipes féminines, ainsi qu’une campagne visant à déconstruire les stéréotypes.
Discriminations dès l’enfance
La joueuse de tennis Timea Baczinsky a accepté de participer, la cause lui tenant très à cœur. La Lausannnoise a raconté devant la presse avoir ressenti des discriminations déjà toute jeune, notamment avant 18 ans. Les filles se voient intimées d’être jolies et de sourire sur le terrain. Elles trouvent moins facilement des sponsors que les hommes.
Sans compter que, hormis les grands chelems, les différences salariales sont très fortes. Une 100e joueuse mondiale gagne beaucoup moins qu’un 100e, car les tournois féminins, considérés comme moins intéressants, sont moins nombreux, a-t-elle déploré. La championne s’est donc réjouie de ce que sa ville natale ait lancé le Ladies Open Lausanne en 2019.
Quant à Oscar Tosato, il termine bientôt son mandat, après presque vingt à la Municipalité. Il s’est réjoui de passer le témoin à celle qui sera la première femme municipale des Sports, Émilie Moeschler.
ATS
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