Lausannois consultés sur le futur de l'Est de la gare
Le projet Rasude développé par Mobimo et les CFF entre dans sa phase publique et politique.

La gare de Lausanne et les alentours vivront une ample révolution urbanistique dans les années 2020. Les CFF entreprendront d'énormes travaux ferroviaires et architecturaux alors que la culture et les musées se développeront à l'ouest dans le cadre de Plateforme 10. A l'est, c'est un quartier d'affaires (70% de bureaux), de logements (20%) et de loisirs commerciaux et hôteliers qui se développera à partir de 2022. Fermé au public ces dernières décennies car occupé par l'ex-centre de tri de La Poste, le secteur s'ouvrira à la population dans un cadre d'espaces publics qui s'annonce vivant.
Exposition en vue
Ce quartier, appelé la Rasude, du nom de l'avenue qui le traversait autrefois et reprendra vie entre la gare et l'avenue d'Ouchy, se présente au public dès la semaine prochaine, au moyen de l'exposition «La Rasude: naissance d'un quartier». Elle se tiendra du 4 au 12 avril dans le bâtiment Horizon, à l'avenue d'Ouchy 4-6. Le public découvrira les huit projets d'architectes mandatés pour une première étude. Et en particulier les volumes et dessins du lauréat, le bureau genevois Eric Maria, qui formeront l'assise de la phase politique et de légalisation du projet.
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Les Lausannois sont invités à donner leur avis sur l'avenir du quartier lors de trois rencontres participatives, dont la première édition aura lieu le 20 mai. Les citoyens pourront s'exprimer sur tout ce qui est à hauteur de vue humaine. Les places publiques doivent-elles ou non se couvrir d'arbres? Les voitures, cantonnées dans un parking souterrain de 400 à 600 places, seront bannies en surface, mais pourquoi pas une ouverture aux véhicules électriques? Et quel espace sera laissé aux vélos? Que souhaitent voir les Lausannois au rez-de-chaussée, des magasins, des bistrots, des crèches, des animations?
«Nous souhaitons un quartier ouvert et vivant, non seulement le jour, mais également le soir»
Les questions sont multiples à propos d'un endroit qui accueillera jusqu'à 3000 employés, 150 logements et 250 chambres d'hôtel. «Nous souhaitons un quartier ouvert et vivant, non seulement le jour, mais également le soir. La présence de cafés et de lieux animés est donc souhaitable», indique Marc Pointet, directeur de Mobimo pour la Suisse romande. Il représente aussi la Société de valorisation de la Rasude (SVR), qui réunit le groupe immobilier lucernois (2/3) et les CFF (1/3), propriétaires de l'îlot Rasude.
«C'est un site stratégique que la population devra s'approprier», relève Natacha Litzistorf, municipale du Logement, de l'Environnement et de l'Architecture. «Nous en sommes vraiment à discuter de comment, lorsqu'on crée un nouveau morceau de ville, on le connecte à son environnement, par exemple en termes de mobilité douce. Nous allons également concevoir l'occupation des espaces au rez-de-chaussée. Nous souhaitons travailler sur une programmation qui engendre une identité du quartier», ajoute-t-elle.
Hauteurs négociées
Le canevas présenté aux Lausannois est le résultat d'une négociation entre les propriétaires et la Ville de Lausanne. La première mouture du projet lauréat, dévoilé en novembre dernier, présentait des volumes jugés trop élevés par la Municipalité. Afin de mieux intégrer la silhouette du futur quartier dans le paysage urbain lausannois, les propriétaires ont diminué la hauteur de leurs bâtiments les plus élevés. L'immeuble programmé sur la place de la Gare est le plus touché par cette réduction: il descend de 17 à 13 étages. «La surface totale d'occupation passe ainsi de près de 80 000 m2 à 75 000 m2. Dans la mesure où nous pourrions construire un peu moins de places de parking en sous-sol, c'est une solution qui nous convient», relève Marc Pointet.
Elle convient aussi à la Ville. «Le dialogue a repris lors de la nouvelle législature. Nous avons pu discuter des gabarits, de la place des espaces publics et du traitement des espaces du rez-de-chaussée. Les propriétaires entendent ce que nous leur disons, ce qui n'est pas toujours le cas avec d'autres. Nous avons pu créer une base de travail saine et constructive», souligne Natacha Litzistorf. Ce fondement solide est indispensable face à des enjeux colossaux. D'abord en termes économiques et de coût, puisque le développement du quartier Rasude requiert un investissement d'environ 400 millions de francs. Ensuite d'un point de vue urbanistique, dans la mesure où, rappelle Natacha Litzistorf, «il faut un équilibre entre l'attractivité de Plateforme 10, à l'ouest de la gare, et le dynamisme de l'est. Il faut garantir le flux entre ces trois pièces».
Cette étape de consultation et de dialogue publics est par ailleurs essentielle car elle se traduira en un plan partiel d'affectation qui provoquera un débat politique, au Conseil communal, voire en vote populaire en cas de référendum.
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