Droits démocratiquesL’avenir des arbres pourrait appartenir aux Montains
Un groupement du Mont-sur-Lausanne lance deux initiatives populaires pour affirmer la volonté de préserver la verdure.

C’est probablement une première dans l’exercice des droits démocratiques au Mont-sur-Lausanne. Un groupement citoyen vient en effet d’annoncer le lancement de deux initiatives populaires. Celles-ci visent la préservation des arbres dans une commune dont la démographie galopante est en train de la faire passer du statut de commune rurale à celui de ville en quelques années. Les Montains pourraient donc se prononcer sur la question. Reste à voir si les deux initiatives seront déclarées comme recevables.
La première ne devrait en principe pas poser de problème. Intitulée «Des arbres pour la commune», elle demande que «la commune se dote d’une stratégie ambitieuse et volontaire d’arborisation du territoire communal et de protection des arbres». Les initiants de cette démarche s’appuient autant sur le groupe politique Le Mont citoyen que des personnalités diverses.
Faire pousser la canopée
Suivant l’exemple de l’Objectif canopée lancé par la Ville de Lausanne, ils espèrent voir leur commune augmenter la couverture arborisée de 25% dans les zones bâties et le remplacement de chaque arbre abattu pour une construction par deux spécimens. «Avec le développement de 14 plans de quartier ces prochaines années, c’est une belle opportunité de favoriser l’arborisation de la commune», estime Stéphane Simon, secrétaire de l’Association Mont Avenir.
La syndique Laurence Muller Achtari accueille cette démarche avec une certaine bienveillance: «La Municipalité va lancer une démarche participative dans le cadre du développement du centre et cette initiative populaire permettra à la population d’exprimer sa volonté sur la question de l’arborisation.» Mais l’accueil est un peu moins enthousiaste pour la seconde initiative.
Parcelle à protéger
Avec un texte intitulé «Sauvons le Vallon de la Valleyre, le poumon vert du Mont!» les initiants espèrent voir cette parcelle de verdure classée en zone inconstructible. Or il se trouve que le plan de quartier de la Valleyre a récemment été légalisé dans le cadre du vaste remaniement parcellaire qui a occupé la commune pendant des décennies. Les démarches pour la construction des habitations prévues sont avancées. «Je ne suis pas certaine que les droits acquis puissent être remis en cause de cette façon, réagit Laurence Muller Achtari. Mais si c’est le cas, il faudra sans doute songer à l’indemnisation des millions déjà investis par les promoteurs.»
Il n’est donc pas encore certain que la recevabilité de la seconde initiative soit acquise. Mais, pour les initiants qui avaient déjà manifesté leur désaccord sur le site de la Valleyre en septembre dernier, le jeu en vaut la chandelle. «Il y a une volonté forte de préserver ce secteur et la Municipalité pourrait aussi choisir de donner la parole à la population sur ce thème», espère Stéphane Simon. En cas de recevabilité de ces deux initiatives, le comité aura trois mois pour recueillir plus de 700 signatures avant de les soumettre au vote.

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