Séismes en Turquie et Syrie (direct)Aide suisse de 8,5 millions après les séismes en Turquie et Syrie
Deux violents séismes ont frappé la Turquie et la Syrie le lundi 6 février. Les deux pays se retrouvent meurtris, le bilan dépasse les 50'000 morts. Notre suivi.
La Suisse versera 8,5 millions de francs pour les victimes des séismes survenus il y a six semaines en Turquie et en Syrie. Manuel Bessler, délégué du Conseil fédéral à l’aide humanitaire, a annoncé ce geste lors de la conférence internationale des donateurs à Bruxelles.
Les tremblements de terre de début février ont fait plus de 50’000 morts et contraint plus de trois millions de personnes à quitter leur foyer.

En Syrie, la situation humanitaire, déjà catastrophique auparavant, s’est encore détériorée, tandis que la Turquie a payé un très lourd tribut à la fois humain et matériel. «Nous sommes déterminés à aider les personnes concernées des deux pays et de toutes les régions sinistrées», a déclaré M. Bessler à Bruxelles, selon un communiqué lundi de la Confédération.
L’aide suisse dans la région s’inscrit dans le long terme. Depuis le début de la crise syrienne en 2011, la Confédération a mis plus de 610 millions de francs à la disposition des populations concernées.
La Commission européenne a promis un milliard d’euros d’aide pour la reconstruction en Turquie à la suite du séisme dévastateur du 6 février, a annoncé lundi la présidente de l’exécutif européen Ursula von der Leyen, lors d’une conférence internationale des donateurs à Bruxelles.

En outre, la Commission apportera une assistance humanitaire de 108 millions d’euros pour la Syrie, également touchée par ce tremblement de terre, a ajouté Mme von der Leyen.
Des funérailles d’Etat ont été organisées vendredi à Accra, la capitale du Ghana, en hommage au joueur de football Christian Atsu, décédé dans le séisme qui a endeuillé la Turquie le mois dernier.

Présidée par le chef de l’Etat Nana Akufo-Addo, la cérémonie s’est déroulée en présence de la famille du défunt mais aussi d’anciens coéquipiers, qui portaient un t-shirt à son effigie, et de nombreux fans, qui ont défilé devant le cercueil drapé aux couleurs du Ghana et installé sous une tente blanche.
Plusieurs orateurs se sont succédé, dont la veuve du joueur, Marie-Claire Rupio, qui n’a pu retenir ses larmes.
«Tu n’es pas parti seul, une part de moi t’a accompagné. Ton amour continue de me guider. (...) Tu paraissais immortel. Ton sourire, ton amour, je te vois dans le sourire de nos enfants», a-t-elle notamment déclaré.
Christian Atsu est décédé à l’âge de 31 ans dans le puissant tremblement de terre qui a frappé la Turquie et la Syrie le 6 février et a fait plus de 50.000 morts. Il évoluait depuis septembre dernier au sein du club d’Hatay (première division turque), basé à Antakya (sud), proche de l’épicentre.
Après deux semaines de recherche, son corps a été retrouvé le 18 février dans les décombres de l’immeuble où il vivait.

Durant sa carrière, l’international ghanéen (65 sélections), par ailleurs connu dans son pays pour ses activités philanthropiques, a évolué en Angleterre, à Chelsea et Newcastle, ou encore au FC Porto.
Il sera entérée à Ada, sa ville d’origine, dans le sud-est du Ghana.
Au moins dix personnes sont mortes mercredi dans des inondations qui ont frappé deux provinces du sud-est de la Turquie déjà affectées par le séisme dévastateur du 6 février, ont rapporté les médias turcs.
Neuf personnes ont perdu la vie dans la ville de Sanliurfa, parmi lesquelles cinq ressortissants syriens retrouvés morts dans le sous-sol d’un immeuble et deux autres sont portées disparues, selon l’agence de presse officielle turque Anadolu.
Une autre personne est décédée et trois sont actuellement recherchées dans la province voisine d’Adiyaman, elle aussi touchée par de fortes pluies.
La victime se trouvait à l’intérieur d’un conteneur transformé en hébergement d’urgence quand elle a été prise au piège des eaux, a précisé Anadolu.

Nombre de rescapés du séisme ont été logés de façon temporaire dans des villages de tentes et de conteneurs dans les onze provinces turques touchées par le séisme.
Des images prises mercredi montraient des avenues de Sanliurfa transformées en torrents brunâtres charriant voitures et camions.
Une vidéo, tournée dans la province de Malatya, voisine de celle d’Adiyaman, montrait aussi l’eau qui montait autour des tentes blanches où sont réfugiés des rescapés du séisme, qui a fait 48.500 morts selon le dernier bilan des autorités, selon lesquelles 13,5 millions de personnes ont été affectées.
La Commission d’enquête internationale indépendante de l’ONU sur la Syrie cible le gouvernement, des parties et l’ONU sur la lenteur de l’aide après le séisme. Lundi à Genève, elle a souhaité une investigation. Dans un rapport, elle parle de nouveaux crimes de guerre.
La réponse au récent séisme a été le symbole d’«échecs additionnels», déplorent les trois enquêteurs, qui ne s’expriment pas au nom de l’ONU. Tous les acteurs, de même que la communauté internationale n’ont pas réussi à sécuriser un cessez-le-feu qui aurait facilité l’acheminement de l'aide pendant la première semaine qui a suivi le désastre.
«De nombreuses voix appellent, à raison, pour une investigation et pour l’établissement des responsabilités», ajoutent les membres de la commission. Les Casques blancs syriens, qui oeuvrent dans les territoires qui ne sont pas contrôlés par les autorités, s’en étaient pris fermement à l’ONU, déplorant l’absence d’une aide qui puisse permettre de sauver des personnes affectées par la catastrophe.

«Les Syriens ont besoin désormais d’un cessez-le-feu généralisé», a insisté le président de cette entité, Paulo Sergio Pinheiro. Et dénonçant de la «cruauté» et du «cynisme», il précise encore que la commission mène des investigations sur des attaques «dans les territoires mêmes du séisme dévastateur». Notamment les frappes israéliennes contre l’aéroport d’Alep où arrive une grande partie de l’assistance humanitaire.
Russie en cause
La commission se penche sur des accusations contre plusieurs parties qui auraient délibérément empêché l’acheminement de l’aide, dit l’un de ses membres, Hanny Megally. Le gouvernement a attendu une semaine avant d’ouvrir des points de passage supplémentaires pour l’assistance.
Autre problème, aussi bien les autorités que les opposants de l’Armée nationale syrienne (ANS) et les djihadistes d’Hayat Tahrir al Sham (HTS), dans le nord-ouest, ont refusé l’acheminement d’une aide au-delà de la ligne de front. Selon l’ONU, environ cinq millions de personnes ont besoin d’une assistance en raison du séisme. «La plupart des sans-abri sont des femmes», déplore une membre de la commission Lynn Welchman. Au total, 15 millions de personnes dépendent d’assistance après 12 ans de conflit.
Dans son nouveau rapport, préparé avant le désastre, la Commission dénonce une augmentation de l’insécurité dans plusieurs villes contrôlées par le gouvernement. Des détentions arbitraires, de la torture et des disparitions forcées se poursuivent.

Dans le nord-ouest du pays où se trouvent les opposants, le régime a ciblé par des frappes des camps de déplacés dans la région d’Idleb, tuant sept personnes. En juillet dernier, un raid aérien de son allié russe avait fait le même nombre de victimes à Judaydah. Ces actes équivalent à des crimes de guerre.
Discussion liée à un mécanisme
De même que la poursuite de la détention, dans le nord-est, de 56’000 personnes, surtout des femmes et des enfants, dans le camp d'al-Hol et de Roj par les Kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS). Les conditions continuent de se détériorer, selon les enquêteurs onusiens.
HTS et des groupes de l’ANS sont responsables de torture et de détentions arbitraires, disparitions forcées présumées, à Idleb et dans la région d’Alep. Exécutions, enlèvements, pillages et confiscations sont également dénoncés par la commission.
Les enquêteurs demandent depuis longtemps un mécanisme international indépendant sur les personnes disparues. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres doit en parler prochainement au Conseil de sécurité, ont-ils encore salué.
Volontaires bloqués par les autorités, absence d’aide extérieure, météo compliquée: un mois après le séisme qui a fait plus de 50.000 morts en Syrie et en Turquie, des ONG racontent les conditions «chaotiques» sur le terrain aux premiers jours de la catastrophe.
Présent dans le nord-ouest de la Syrie en guerre, Handicap International n’a pu compter, dans les heures qui ont suivi le séisme de magnitude 7,8 survenu le 6 février, «que sur elle-même», explique Myriam Abord-Hugon, directrice du programme Syrie de l’ONG.
D’abord parce que son équipe locale, composée d’une centaine de personnes vivant en Syrie, a elle-même subi le tremblement de terre et ses nombreuses répliques.
«On a passé les premières heures à multiplier les appels pour faire le compte de nos effectifs. Quand on a vu qu’une personne manquait à l’appel et que sa maison avait été détruite, ça a été l’effroi», raconte Myriam Abord-Hugon, soulagée d’avoir pu la retrouver vivante sous les décombres trois jours plus tard.
Les groupes de secouristes déployés sur place se sont cependant plus d’une fois retrouvés dans l’incapacité d’intervenir dans les débris des bâtiments sous lesquels se trouvaient des victimes.
Autant en raison de «l’immensité de la catastrophe», qui a généré selon les estimations de l’ONU jusqu’à 210 millions de tonnes de gravats dans les deux pays, note la responsable, que par manque d’équipement, notamment de bulldozers.

L’impossibilité de recevoir du renfort et du matériel de l’extérieur du pays a considérablement «limité les choses» pour les équipes humanitaires dans cette zone rebelle enclavée de la Syrie, dont le seul poste-frontière alors ouvert avec la Turquie, Bab al-Hawa, a été endommagé pendant le séisme.
«Même si les hôpitaux étaient habitués, avec la guerre, à prendre en charge des patients polytraumatisés à la suite d’un effondrement, ils ont été débordés par le nombre de blessés du séisme», note Myriam Abord-Hugon.
En Turquie, où l’aide internationale a commencé à arriver dès le lendemain du séisme, certains bénévoles se sont retrouvés immobilisés par les autorités locales.
Ce fut notamment le cas pendant une douzaine d’heures particulièrement cruciales à l’aéroport de Kahramanmaras, dans le sud-est du pays, relate Ezgi Karakus, une bénévole d’ONG présente sur place.
Retour précipité
«Il a fallu que notre chef d’équipe réquisitionne un autobus municipal pour qu’on puisse se rendre à Islahiye au bout de vingt-quatre heures», se souvient-elle.
La bénévole déplore que les ONG aient été contraintes d’agir uniquement dans les zones désignées par l’Afad, l’autorité gouvernementale turque en charge des situations d’urgence.
Président de l’association d’aide d’urgence SOS Attitude, John Diksa a pu distribuer, grâce à l’Afad, du matériel d’urgence (tentes, sacs de couchage, couvertures) aux villages de la région d’Elbistan, près de l’épicentre du deuxième séisme qui a frappé la Turquie le 6 février.
Mais son équipe a initialement été confrontée à des conditions météorologiques compliquées.
«Il faisait entre -15 et -20 degrés la nuit, et il fallait compter près de cinq heures pour parcourir seulement cinq kilomètres à cause de la neige», détaille le bénévole.

Ce n’est que lors de sa deuxième semaine sur le terrain, dans la région agricole de Pazarcik, que les choses sont «devenues plus compliquées» pour SOS Attitude, après la réquisition soudaine par l’armée, la gendarmerie et la police turques du centre de distribution d’aide local et l’expulsion de tous ses bénévoles.
Privée de base opérationnelle, en pleines tractations avec les douanes pour récupérer du matériel bloqué au port de Mersin, l’association a dû précipiter son retour en France à cause d’un problème mécanique avec sa voiture, qui l’empêchait de poursuivre son travail de terrain.
Un mois après la catastrophe, John Diksa se prépare à repartir en Turquie pour poursuivre ses efforts d’aide au logement des réfugiés, «leur plus grand besoin actuel», tandis qu’Ezgi Karakus s’inquiète des «gros problèmes d’hygiène» causés par le manque d’eau dans les zones sinistrées.
En Syrie, où des points de passage transfrontaliers avec la Turquie ont été ouverts temporairement par les autorités mi-février, Handicap International focalise désormais ses efforts sur l’appui psychologique et la réadaptation physique des rescapés.
Avec un objectif clair, souligne Myriam Abord-Hugon: «éviter que leurs blessures ne deviennent des handicaps permanents».
Les seuls dégâts matériels provoqués par le tremblement de terre en Turquie «dépassent les 100 milliards de dollars», selon un calcul sommaire de la Banque mondiale, de l’ONU, de l’Union européenne et du gouvernement turc.
Un mois après le séisme, qui a tué plus de 46'000 personnes côté turc, «il est déjà clair que les seuls dégâts matériels vont se monter à plus de 100 milliards de dollars», a déclaré Louisa Vinton, responsable pour la Turquie du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) par visioconférence depuis Gaziantep lors d’un briefing régulier de l’ONU à Genève.
«Les coûts de reconstruction et tout ce qui aura à voir avec le fait de reconstruire mieux et de reconstruire plus écologiquement vont évidemment encore dépasser ce montant», a souligné Mme Vinton.

Ces estimations sont encore basées sur des données provisoires, mais le montant de 100 milliards de dégâts sera celui présenté à une Conférence de donateurs pour aider à la reconstruction qui doit se tenir le 16 mars à Bruxelles, a précisé Mme Vinton.
Face à ces montants énormes, Mme Vinton a dit sa «déception et sa tristesse» sur le manque de générosité des donateurs. Actuellement, l’appel d’urgence à des fonds d’un milliard de dollars lancé le 16 février n’est couvert qu’à 9,6%, a-t-elle dit.
La secousse du 6 février de magnitude 7,8, suivie d’une autre neuf heures plus tard de magnitude 7,6, a tué près de 46'000 personnes et fait 105.000 blessés en Turquie, selon des bilans non définitifs.
Elle a également détruit ou condamné 214'000 bâtiments, hauts parfois de plus de 10 étages, dans 11 des 81 provinces turques. Près de 6000 personnes ont aussi perdu la vie en Syrie, selon les autorités.
L’Arabie saoudite a annoncé lundi un dépôt de cinq milliards de dollars à la banque centrale de Turquie afin de donner un coup de pouce à l’économie de ce pays, fragilisée par l’inflation et le séisme du 6 février.
«Le ministre saoudien du Tourisme, Ahmed Al Khateeb, et le président du Fonds saoudien pour le développement ont signé lundi en Turquie un accord avec le gouverneur de la banque centrale turque Sahap Kavcioglu portant sur un dépôt de cinq milliards de dollars», a indiqué l’agence de presse officielle SPA, sans préciser les modalités de l’accord.
Ce dépôt, qui pourrait contribuer à doper les réserves de change de la Turquie et l’aider à stabiliser sa monnaie, reflète «l’étroite coopération et des liens historiques» entre les deux pays, a-t-elle ajouté.
L’économie turque, déjà fragilisée par l’effondrement de la livre, vient de subir un nouveau choc avec le séisme dévastateur du 6 février, qui a fait plus de 45.000 morts dans le sud du pays.

À quelques mois de l’élection présidentielle, prévue le 14 mai, le président Recep Tayyip Erdogan doit faire face aux conséquences des dégâts, estimés à plus de 34 milliards de dollars par la Banque mondiale.
Le dépôt de la monarchie du Golfe souligne le réchauffement des relations entre Ryad et Ankara, gelées pendant plus de trois ans après l’assassinat fin 2018 à Istanbul du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.
À l’époque, le président Recep Tayyip Erdogan avait suscité l’ire du royaume en accusant les «plus hauts niveaux du gouvernement saoudien» d’avoir commandité l’assassinat.
Le meurtre a été imputé par les renseignements américains au prince héritier Mohammed ben Salmane, ce que démentent les autorités saoudiennes.
L’année dernière, la justice turque a décidé de clore le procès de l’assassinat et renvoyé l’encombrant dossier à Ryad, ouvrant la voie au rapprochement entre les deux puissances régionales.
Recep Tayyip Erdogan s’est rendu en avril dans le royaume, pour une visite largement motivée par des considérations économiques, selon les analystes.
Le prince Mohammed ben Salmane a ensuite effectué une visite à Ankara en juin.
Le séisme qui a frappé la Turquie le 6 février à 04H17 du matin, «la pire catastrophe naturelle en un siècle en Europe», selon l’Organisation mondiale de la santé, laisse un pays traumatisé.
Proches décédés, villes en ruines, nouvelle vie sous des tentes: un mois plus tard, des millions de Turcs subissent les conséquences du désastre.
Quels bilans humain et matériel?
La secousse de magnitude 7,8, suivie d’une autre neuf heures plus tard de magnitude 7,6, a tué près de 46'000 personnes et fait 105'000 blessés en Turquie, selon des bilans non définitifs.
Elle a également détruit ou condamné 214'000 bâtiments, hauts parfois de plus de 10 étages, dans 11 des 81 provinces turques. Près de 6000 personnes ont aussi perdu la vie en Syrie, selon les autorités.
Des villes turques, dans les provinces de Kahramanmaras – près de l’épicentre – et de Hatay, à la frontière syrienne, ont été dévastées, obligeant les autorités à enterrer à la hâte des milliers de personnes dans des cimetières improvisés, creusés dans des champs et en forêt.

Les autorités turques estiment que 14 millions de personnes ont été affectées par le séisme, soit un sixième de la population. Parmi elles, 3,3 millions ont dû quitter les zones sinistrées, selon le président Recep Tayyip Erdogan.
Près de deux millions de personnes vivent actuellement sous des tentes ou dans des conteneurs. Plus de 13'000 répliques ont été enregistrées en un mois, entretenant la panique dans le pays, situé sur l’une des zones sismiques les plus actives au monde.
Quelle(s) responsabilité(s)?
Dans les zones affectées, la colère reste vive contre l’Etat, qui a mis jusqu’à 50 heures pour déployer des secours, alors que des dizaines de milliers de personnes en vie étaient prisonnières des décombres.
Le président Erdogan a reconnu des retards, imputés à «l’effet dévastateur des secousses et du mauvais temps», et demandé pardon aux rescapés.
Des enquêtes d’opinion montrent toutefois que ce sont les promoteurs et entrepreneurs dont les immeubles se sont effondrés comme des châteaux de carte qui sont considérés comme les premiers responsables du très lourd bilan.
Des poursuites judiciaires ont été engagées contre 997 personnes impliquées dans la construction de ces immeubles. 247 ont été arrêtées, dont plusieurs alors qu’elles tentaient de fuir le pays.
Mais aucun responsable n’a démissionné ni n’a été démis de ses fonctions. Seul le maire AKP (le parti présidentiel) d’une petite ville a été placé en détention.
Quel coût pour l’économie?
L’économie turque, qui traversait déjà une période de turbulences liée à l’effondrement de sa monnaie, doit désormais encaisser les conséquences du séisme.
La secousse dévastatrice et ses répliques ont provoqué des dégâts d’une valeur dépassant les 34 milliards de dollars (32 milliards d’euros), soit 4% du PIB turc, a estimé fin février la Banque mondiale.

Cette estimation ne prend pas en compte les coûts de reconstruction, «potentiellement deux fois plus élevés» selon elle, ni les conséquences sur la croissance turque à venir.
M. Erdogan a promis de bâtir «d’ici un an» plus de 450'000 logements aux normes antisismiques et annoncé le versement de 100'000 livres turques (5000 euros environ) aux proches de personnes décédées.
Près d’un million de personnes affectées par le séisme ont déjà perçu une aide de 10'000 livres, soit un demi-milliard d’euros au total, a annoncé mercredi le chef de l’Etat.
Des aides spécifiques à la réinstallation, d’un montant de 15'000 livres turques (750 euros), sont également promises. «Les travaux de reconstruction pourraient largement compenser l’impact négatif (du séisme) sur l’activité économique», a estimé la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd).
Quelles conséquences politiques?
M. Erdogan a mis fin mercredi aux spéculations en confirmant la tenue des élections présidentielle et législatives à la date prévue du 14 mai.

Au pouvoir depuis 20 ans et candidat à sa succession, il fait de la reconstruction des zones dévastées sa ligne directrice. Le scrutin du 14 mai s’annonce cependant comme le plus périlleux pour lui depuis 2003.
L’opposition, qui a tenté de s’unir au sein d’une Alliance nationale de six partis, devrait investir son candidat commun lundi. Mais le choix de Kemal Kiliçdaroglu, chef du CHP, la principale formation d’opposition, a fissuré vendredi la coalition.
La Confédération a décerné à ce jour 19 visas pour des personnes touchées par le séisme en Turquie ou en Syrie et ayant des proches parents en Suisse. Plus de 200 demandes sont encore pendantes.

Dix-sept visas ont été émis par le consulat général de Suisse à Istanbul et deux par la représentation helvétique à Beyrouth, a indiqué lundi le secrétariat d’Etat aux migrations (SEM), interrogé par Keystone-ATS. Par ailleurs, 167 demandes de visa sont en cours d’examen à Istanbul et 37 à Beyrouth.
Le tremblement de terre de 7,8 sur l’échelle ouverte de Richter et ses nombreuses répliques qui ont touché le nord de la Syrie ont provoqué des dégâts estimés à 5,1 milliards de dollars, a annoncé vendredi la Banque mondiale (BM).
La région touchée était déjà particulièrement éprouvée par la guerre civile qui déchire le pays depuis 2011.
Mais les dégâts provoqués par les séismes sont équivalents à 10% du PIB du pays et s’étalent sur quatre gouvernorats, où résident 10 millions de personnes, dont de nombreux déplacés internes.
«Ces pertes viennent s’ajouter à des années de destruction, de souffrance et de difficultés pour le peuple syrien. Le désastre devrait entraîner un déclin de l’activité économique qui pèsera d’autant plus sur les perspectives de croissance», a déclaré le directeur de la BM pour le Proche-Orient, Jean-Christophe Carret, cité dans le communiqué.
La BM reconnaît cependant que l’estimation peut être incomplète compte tenu du manque d’informations relatives à la situation sur place, précisant que la fourchette d’évaluation va de 2,7 milliards à 7,9 milliards de dollars.

Les dégâts se concentrent pour moitié dans le gouvernorat d’Alep et concernent dans les mêmes proportions les immeubles d’habitations, a détaillé le rapport.
L’estimation ne prend en revanche pas en compte les dégâts touchant le patrimoine culturel, en particulier à Alep, Margat et Kobani, villes déjà largement détruites durant le conflit, un patrimoine «sérieusement touché mais dont la valeur associée est difficile à quantifier».
Le bilan du séisme s’élève à près de 6.000 morts en Syrie, déjà dévastée par une guerre civile depuis 2011 qui a fait près d’un demi-million de morts, déplacé des millions de personnes et ravagé les infrastructures.
Le tremblement de terre a par ailleurs fait plus de 45.000 morts en Turquie.
La Suisse a décidé vendredi d’assouplir «ponctuellement» les sanctions qu’elle a imposées à la Syrie afin de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire dans ce pays après le séisme dévastateur du 6 février, emboîtant le pas aux Etats-Unis et à l’Union européenne.
Jusqu’à présent, les organisations humanitaires recevant des fonds de la Confédération helvétique pour leurs activités sur le territoire syrien pouvaient obtenir des dérogations aux sanctions pour des transactions financières nécessaires à la fourniture d’une aide humanitaire ou au soutien à la population civile.
Vendredi, la Confédération a expliqué dans un communiqué avoir décidé d’élargir «les exceptions humanitaires de façon à faciliter les activités humanitaires en Syrie, notamment la réponse humanitaire au tremblement de terre du 6 février 2023», sans préciser pendant combien de temps cette mesure sera valable.

La Suisse, où siègent de nombreuses institutions impliquées dans l’action humanitaire dont l’Organisation mondiale de la santé, le Comité international de la Croix-Rouge et la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, autorise ainsi désormais «la fourniture, directe et indirecte, d’avoirs ou de ressources économiques à des personnes, entités ou entreprises sanctionnées par les acteurs humanitaires qui obtiennent des fonds de la Confédération».
Pour les «acteurs humanitaires» qui ne perçoivent pas de contributions de la Confédération, un régime d’autorisation exceptionnel est prévu pour la mise à disposition de ressources économiques auprès de personnes, entreprises et entités faisant l’objet de sanctions «pour autant que cela permette la réalisation d’activités humanitaires ou la fourniture d’une aide à la population civile en Syrie», d’après le communiqué.
Le bilan du séisme s’élève à près de 6000 morts en Syrie, déjà dévastée par une guerre civile depuis 2011 qui a coûté la vie à près d’un demi-million de personnes, déplacé des millions de personnes et ravagé les infrastructures. Le tremblement de terre a par ailleurs fait plus de 45'000 morts en Turquie.
L’Unicef a averti jeudi que 3,7 millions d’enfants des zones touchées par le séisme du 6 février, en Syrie, étaient confrontés à des menaces croissantes, au terme d’une visite de sa directrice générale dans ce pays.
«Les enfants de Syrie ont déjà enduré des horreurs et des souffrances indescriptibles», a déclaré la directrice générale du Fonds des Nations unies pour l’enfance, Catherine Russell, dans un communiqué.
«Les 3,7 millions d’enfants de la Syrie touchés par le tremblement de terre sont confrontés à une dramatique accumulation de dangers», a-t-elle ajouté.
«A présent, ces tremblements de terre et leurs répliques ont non seulement détruit davantage de maisons, d’écoles et d’endroits où les enfants peuvent jouer, mais ils ont également brisé tout sentiment de sécurité pour tant d’enfants et de familles parmi les plus vulnérables», a-t-elle ajouté.

Le séisme a fait plus de 50.000 morts en Turquie et en Syrie. Le bilan pour la Syrie s’élève à près de 6000 morts.
Depuis, des répliques plus ou moins violentes sont ressenties de temps à autre.
La directrice de l’Unicef s’est notamment rendue à Alep, deuxième ville de Syrie sous contrôle du gouvernement, durement touchée par le séisme.
8,8 millions de Syriens
L’Unicef a lancé un appel aux dons de 172,7 millions de dollars pour apporter une aide immédiate à 5,4 millions de personnes touchées par le séisme, dont 2,6 millions d’enfants.
Selon l’ONU, 8,8 millions de Syriens ont été affectés par le séisme.
La directrice de l’Unicef a par ailleurs mentionné «la menace accrue de maladies contagieuses, transmises par contact et d’origine hydrique pour les familles déplacées».

Le séisme a secoué un pays déjà dévasté par une guerre civile depuis 2011 qui a coûté la vie à près d’un demi-million de personnes, déplacé des millions de personnes et ravagé les infrastructures.
Plusieurs écoles dans les zones sinistrées ont servi de refuge pour des rescapés du séisme, qui a notamment détruit des installations d’assainissement de l’eau déjà mises à mal par la guerre, faisant planer le risque d’une propagation accrue de maladies, comme le choléra qui se propage depuis septembre, en Syrie.
Le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus s’est rendu mercredi dans les zones rebelles du nord-ouest de la Syrie ravagées par le séisme, où il a visité des hôpitaux, a constaté un correspondant de l’AFP.

Il s’agit de la première visite d’un haut responsable de l’ONU dans ces zones depuis le séisme du 6 février qui a fait près de 6.000 morts en Syrie.
Les élections présidentielle et législatives en Turquie auront bien lieu le 14 mai comme prévu, a annoncé mercredi le président Recep Tayyip Erdogan, malgré le séisme dévastateur du 6 février.

Dénonçant les voix critiques qui se sont élevées contre la gestion du cataclysme par son gouvernement, le chef de l’Etat a assuré: «Nous leur apporterons la réponse appropriée le 14 mai».
Plus de 50'000 personnes ont péri en Turquie et en Syrie dans le séisme du 6 février, selon un bilan obtenu par l’AFP auprès de plusieurs sources, et réévalué à la hausse côté syrien.
En Syrie, le nombre de morts est de 5951 morts, selon un bilan compilé mardi à partir de recoupements de plusieurs sources. Le dernier bilan turc en date, fourni dimanche par l’Agence publique turque de gestion des catastrophes (Afad), est de 44'374 morts.
Ainsi, le nombre total de morts à la suite du séisme qui a frappé les deux pays est de 50'325.

Le séisme a ravagé plusieurs régions dans le nord et l’ouest de la Syrie, morcelée par près de douze années de conflit. Dans les zones sous contrôle gouvernemental, le ministère syrien de la Santé a recensé 1414 morts.
Dans les régions échappant au contrôle de Damas, frontalières de la Turquie, les autorités locales ont fait état de 4537 morts.
Le responsable de la Santé de ces régions, Maram al-Cheikh, a expliqué à l’AFP mardi s’être basé sur des données recueillies auprès d’hôpitaux, de centres médicaux, de la Défense Civile, ainsi que de conseils locaux, qui ont documenté l’enterrement des victimes sans qu’elles n’aient été transférées dans les hôpitaux.
Depuis le 6 février, l’AFP se basait sur le bilan publié par les Casques blancs, des secouristes bénévoles dans les zones rebelles, qui recensent les victimes retrouvées par leurs équipes.
M. Al-Cheikh a précisé que le bilan des autorités qu’il représente se basait sur des données recueillies auprès d’hôpitaux, de centres médicaux, de la Défense Civile, ainsi que de conseils locaux, qui ont documenté l’enterrement des victimes sans qu’elles n’aient été transférées dans les hôpitaux.
Avant ce nouveau décompte, le précédent bilan retenu par l’AFP en Syrie était de 3688 morts.
Le tremblement de terre de 7,8 sur l’échelle ouverte de Richter et ses nombreuses répliques qui ont secoué le sud de la Turquie depuis le 6 février ont provoqué des dégâts d’une valeur dépassant les 34 milliards de dollars, a estimé lundi la Banque mondiale (BM).
Cette somme est l’équivalent de 4% du PIB du pays en 2021, précise l’institution, qui ajoute par ailleurs que l’estimation ne prend pas en compte les coûts de reconstruction, «potentiellement deux fois plus élevés» selon le communiqué, ni les conséquences sur la croissance turque à venir.
La BM rappelle que les répliques qui continuent d’être enregistrées risquent de faire augmenter le montant total des dégâts occasionnés par le désastre. Il ne prend par ailleurs pas en compte les dégâts occasionnés dans le nord de la Syrie, également particulièrement touché par les séismes.
Le dernier en date s’est produit dans la nuit de dimanche à lundi dans la province de Malatya, entraînant la mort d’une personne et des dizaines de blessés.
«Ce désastre nous rappelle que la Turquie est située sur une zone de forte activité sismique et qu’il est nécessaire de renforcer la résilience des infrastructures tant privées que publiques. La Banque mondiale s’engage à soutenir les efforts turcs en ce sens», a déclaré le directeur de la BM dans le pays, Humberto Lopez, cité dans le communiqué.

L’institution précise par ailleurs que les estimations concernant les dernières répliques sont toujours en cours de réalisation. Quelque 10'000 répliques ont eu lieu depuis le 6 février en Turquie, d’après l’agence publique turque de gestion des catastrophes (Afad).
Au total, les récents tremblements de terre ont entraîné la mort de plus de 44'000 personnes dans le sud et le sud-est du pays, selon le dernier bilan officiel.
Le tremblement de terre du 6 février, d’une magnitude de 7,8, a détruit ou endommagé très fortement plus de 170'000 bâtiments dans onze provinces du pays et a également touché le nord de la Syrie voisine.
Les provinces turques touchées, parmi les plus pauvres du pays, hébergeaient par ailleurs plus de 1,7 million de réfugiés syriens, a précisé la BM.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a demandé «pardon» lundi aux habitants de la province d’Adiyaman (Sud-Est), l’une des plus touchées par le séisme dévastateur du 6 février, pour les retards dans l’arrivée des secours.

«En raison de l’effet dévastateur des secousses et du mauvais temps, nous n’avons pas pu travailler de la manière que nous voulions à Adiyaman pendant les premiers jours. Je demande pardon pour cela», a déclaré le chef de l’Etat turc lors d’une visite dans cette province, trois semaines après le tremblement de terre qui a fait plus de 44.000 morts en Turquie et également touché la Syrie voisine.
Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a salué lundi la visite «importante» de son homologue égyptien Sameh Choukri, trois semaines après le séisme du 6 février et au moment où Ankara et Le Caire cherchent à normaliser leurs relations.
«Nous ouvrons de nouvelles pages dans nos relations avec l’Egypte», s’est félicité M. Cavusoglu lors d’une conférence de presse avec M. Choukri dans le port de Mersin, dans le sud de la Turquie, où un navire d’aide humanitaire fournie par l’Egypte a accosté.
«Il est extrêmement important et significatif que M. Choukri soit en Turquie», a ajouté le ministre turc.
Le Caire et Ankara sont en froid depuis l’arrivée au pouvoir de Abdel Fattah al-Sissi en 2013, après le renversement du président Mohamed Morsi, qui était proche du président turc Recep Tayyip Erdogan.

Mais la Turquie cherche depuis des mois à normaliser ses relations avec plusieurs puissances régionales, dont l’Egypte et Israël.
Les présidents turc et égyptien ont ainsi échangé leur première poignée de mains fin novembre en marge de l’ouverture de la Coupe du monde de football au Qatar.
M. Choukri, qui a qualifié sa visite en Turquie de «message d’amitié et de solidarité», s’était rendu plus tôt lundi en Syrie, autre pays avec lequel l’Egypte était en froid diplomatiquement depuis une décennie.
Le séisme dévastateur du 6 février a tué plus de 48'000 personnes en Turquie et en Syrie, selon les derniers bilans officiels.
Au moins une personne est morte et des dizaines ont été blessées lundi par une secousse sismique d’une magnitude de 5,6 dans la province turque de Malatya (sud-est), a annoncé l’agence publique de gestion des catastrophes (Afad).
«Un de nos concitoyens est malheureusement décédé. 69 blessés ont été transférés vers des hôpitaux», a déclaré lors d’un point presse Yunus Sezer, le patron de l’Afad.
Une trentaine d’immeubles se sont également effondrés lors de cette réplique du violent séisme qui a frappé le sud-est de la Turquie et le nord de la Syrie le 6 février, selon la même source.

Le maire de la ville de Yesilyurt, située à proximité de l’épicentre, a indiqué sur la chaîne de télévision Habertürk qu’un père et sa fille, venus récupérer des effets personnels dans leur logement, se trouvent sous les décombres d’un des immeubles effondrés.
«Des bâtiments se sont effondrés et nos équipes de recherche et de secours ont été rapidement dépêchées», avait indiqué auparavant l’Afad sur Twitter.
Des images diffusées lundi par des télévisions turques montraient des secouristes à pied d’oeuvre, certains retirant des décombres à la main.
La réplique est survenue à 12h04 locales (09H04 GMT), selon l’Afad.
La province de Malatya avait déjà été affectée par le séisme dévastateur du 6 février, qui a tué 44'374 personnes dans le sud et le sud-est du pays, selon le dernier bilan officiel.
Le tremblement de terre, d’une magnitude de 7,8, a détruit ou endommagé très fortement plus de 170'000 bâtiments dans onze provinces du pays et a également touché le nord de la Syrie voisine.
Quelque 10'000 répliques ont eu lieu depuis le 6 février en Turquie, d’après l’Afad.
AFP/ATS/SIM/EAH/Myrtille Wendling
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