Régulation des grands prédateursLe Canton a bel et bien abattu le mâle alpha du Marchairuz
Au bénéfice de trois autorisations de tir sur des jeunes, le Canton en a «activé» deux. La deuxième a tué un adulte, comme cela avait déjà été le cas au printemps dernier.

Fin septembre 2022, la meute du Risoud perdait sa femelle reproductrice F76, abattue dans le département du Doubs par les louvetiers français. Deux mois plus tard, c’est l’autre meute de la vallée de Joux, celle du Marchairuz, qui a été privée de son mâle alpha, M95. Se basant sur les analyses ADN, le Canton de Vaud a confirmé lundi matin ce qui était fortement pressenti.
Comme en mars 2022, les services de la faune se sont à nouveau trompés de cible. L’animal n’aurait pas dû tomber sous les balles du tir de régulation, opéré sur l’alpage des Grands Plats de Bise dans la nuit du 27 au 28 novembre. L’Office fédéral de l’environnement a donc demandé des explications. Son autorisation, qui court jusqu’au 31 mars, permettait uniquement au Canton d’éliminer trois jeunes loups. Quelques jours plus tôt, un premier tir avait mortellement atteint F145, une jeune née au printemps.
Directeur des ressources et du patrimoine naturel à la Direction générale de l’environnement (DGE), Sébastien Beuchat rappelle la difficulté à respecter le cadre légal: «La régulation se fait de nuit, en présence d’animaux en mouvement, rendant très complexe la distinction entre les membres de la meute, d’autant que les jeunes ont atteint la taille adulte à cette période de l’année.»
Monitorage renforcé
À la suite de ces tirs, le Canton renforce le monitorage des deux meutes afin d’évaluer les conséquences d’un tir sur un adulte reproducteur. «Selon le retour d’expérience française, les animaux sont remplacés dans l’année en cours, quasi systématiquement, et la disparition de la meute n’existe pour ainsi dire pas. Un groupe de loups dans le périmètre de la meute du Marchairuz est du reste toujours observé», reprend Sébastien Beuchat.
Dans cette optique, l’État de Vaud va participer à un projet de la fondation KORA, qui prévoit de poser un collier émetteur sur un individu de cette meute au printemps.
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