Ouest lausannoisLe centre droit remporte le duel de Prilly
Luigi Sartorelli, du Centre, accède à la Municipalité face au socialiste Yan Giroud. Il ravit la place du PS, ramenant un deuxième siège à la droite, aux dépens d’une gauche désormais dotée de trois élus.
Les résultats sont tombés dans le duel opposant gauche et droite pour un siège à la Municipalité de Prilly. Soutenu par le PLR, l’UDC et les Vert’libéraux, le candidat du Centre, Luigi Sartorelli, remporte l’élection avec 1187 voix. Candidat malheureux, le socialiste Yan Giroud arrive derrière avec 984 voix. Il était soutenu par les Verts.
Après des mois de tensions entre les deux bords politiques, ce vote change l’équilibre à l’Exécutif. Le siège en jeu était en effet celui de la socialiste Anne Bourquin Büchi, qui s’en ira en juin. Désormais, la droite comptera deux sièges, celui du syndic PLR Alain Gillièron et celui du nouvel élu centriste. La gauche reste majoritaire avec un siège socialiste, occupé par Ihsan Kurt, et deux sièges Verts, ceux de Maurizio Mattia et de Rebecca Joly.
Un «appel à la gauche»
Candidat du «retour à la sérénité», Luigi Sartorelli a réservé ses premiers mots à son adversaire, Yan Giroud, estimant que la campagne avait été «fair-play». «Être élu m’apporte bien sûr beaucoup de fierté», ajoute-t-il, avant d’analyser ce qui aurait fait la différence. «On a fortement perçu chez les gens ce sentiment que quelque chose devait changer, notamment du côté des milieux économiques.»
«Les citoyens ont exprimé leur frustration.»
Battu avec 203 voix d’écart, Yan Giroud dit prendre acte d’une volonté de rééquilibrage affichée par la population, non sans nuancer. «Notre électorat ne s’est pas mobilisé, sans doute car l’enjeu n’était pas celui de perdre la majorité de gauche. La campagne de droite a en revanche réussi à activer en particulier les sociétés locales, malheureusement en usant de désinformation.» Le socialiste épingle en particulier les critiques visant la suppression de places de parc au profit d’une piste cyclable au chemin de la Confrérie, dossier au cœur d’une polémique de longue date. «Les élus de droite avaient voté ce préavis!»
L’enjeu de la mobilité est aussi évoqué par Luigi Sartorelli: «Les citoyens ont exprimé leur frustration. Nous voulons parvenir à une mobilité qui soit à l’écoute de tout le monde, sans oublier les enjeux climatiques. Ce vote est sans doute un appel à revenir à une discussion plus nourrie et plus collégiale. J’espère que la gauche en tiendra compte dans ses futures propositions, aussi bien à la Municipalité qu’au Conseil communal.»
«Les tensions resteront tant que la droite n’aura pas regagné la majorité au plénum et à la Municipalité.»
Yan Giroud, conseiller communal et coprésident du PS, se montre réservé quant à un changement de climat. «Les tensions resteront tant que la droite n’aura pas regagné la majorité au plénum et à la Municipalité.» La gauche est en effet devenue majoritaire au Conseil communal lors des élections de 2021, ouvrant sur des débats plus chauds, d’autant que les mêmes élections avaient fait perdre au PLR son deuxième siège municipal au profit des Verts.
La complémentaire de dimanche n’est qu’en partie un retour à l’ancienne formule à la Municipalité. D’une part, la droite regagne un siège non pas libéral-radical, mais du Centre – lequel avait d’ailleurs occupé un siège municipal jusqu’au décès en 2016 du PDC Bertrand Henzelin. D’autre part, la gauche se retrouve désormais plus Verte que socialiste à l’Exécutif.
Le PS encaisse un coup dur qui prolonge une perte de vitesse déjà ressentie lors des communales de 2021. Il avait alors perdu cinq sièges au Conseil communal, alors que les écologistes doublaient leur contingent. Pour rappel, bien qu’alliés aux Verts au second tour pour la Municipalité, les socialistes avaient ensuite renoncé à les soutenir pour prendre la syndicature au PLR Alain Gillièron. Lors de la campagne qui vient de s’achever, ils sont revenus sur cette décision pour la regretter. Ces éléments ne manqueront pas de colorer les débats à venir.
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