Né en 1940 sous le nom de Groupements patronaux de la Fédération vaudoise des corporations, le Centre patronal s’est par la suite imposé comme une des grandes organisations économiques de Suisse romande et au-delà puisqu’il est présent à Berne. On le connaît surtout par ses prises de position «droitières», telle sa contribution au refus par le peuple, en 2021, de la loi sur le Co2. Ses activités dans le domaine des institutions sociales suscitent moins d’intérêt public. Pourtant, le bilan du Fonds interprofessionnel de prévoyance professionnelle (deuxième pilier) est passé de 3 à 3,6 milliards de francs de 2020 à 2021. L’effectif des collaborateurs a aussi connu une forte croissance, de 270 en 2015 à 333 actuellement.
Alors, quand l’équipe de direction se réduit, quand des collaborateurs sont licenciés dans les secteurs associatif et politique, quand des associations professionnelles sont mises à l’écart ou partent sous la pression financière, des questions et des critiques fusent. Face aux craintes d’un lâchage des activités associatives et politiques, le directeur général Christophe Reymond invoque la volonté de mieux couvrir les coûts.
La réorganisation en cours révèle les tensions qui règnent autour du Centre patronal.
La réorganisation en cours, marquée par le départ volontaire ou à la retraite de fortes personnalités, révèle les tensions qui règnent autour du Centre patronal. Les associations professionnelles ont besoin de soutien dans les soubresauts économiques actuels. L’État affirme aussi la nécessité de disposer d’un interlocuteur solide. Le domaine des transports est un bon exemple, comme le souligne la conseillère d’État socialiste Nuria Gorrite. Le Centre patronal semble se diriger vers une approche moins personnalisée que du temps de Patrick Eperon, l’ex-chef de campagne et spécialiste de la route parti pour Zurich. L’organisation pourrait s’intéresser davantage aux mobilités dites douces, sans renier ses valeurs libérales.
Autre exemple lié à la situation internationale. La cheffe PLR du Département de l’économie Isabelle Moret explique avoir besoin de répondants sur des sujets précis comme les réfugiés ukrainiens ou l’approvisionnement énergétique. Elle a créé des groupes de travail où le Centre patronal est représenté. Autant dire que les demandes ne vont pas diminuer ces prochains temps.
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Éditorial – Le Centre patronal vaudois au centre de fortes attentes
L’organisation économique sise à Paudex vit des remaniements qui ne passent pas inaperçus. Des associations professionnelles se sentent injustement lâchées.