Le climat dépend de notre réponse à l'urgence sociale
Cédric Blanc rappelle l'importance d'une éducation et d'une formation adaptées au XXIe siècle, pour chaque individu.
En cette fin de période électorale, les thématiques de société sont sous le feu des projecteurs. L'urgence climatique s'est fait une place de choix dans la campagne. De manière justifiée, le soulèvement populaire du printemps dernier engendre une prise de conscience en surfant sur une (sur)médiatisation acquise de toutes parts. Toutefois, le ton parfois moralisateur ou culpabilisant de certains discours me semble totalement inapproprié. Provoquer les consciences et surtout obtenir des résultats ne rime pas durablement avec contraintes et menaces.
Sans minimiser la problématique dont tous les partis politiques s'emparent, une autre forme d'impératif déterminant nécessite notre pleine attention: l'urgence sociale. Autrement dit, innover pour assurer la dignité de chacun, pour notre cohésion sociale. À l'heure où nous devons assainir nos caisses de prévoyance, diminuer les coûts de la santé, gérer les flux migratoires et développer nos mesures d'insertion professionnelle, le degré d'urgence directement lié à la qualité de vie et au bien-être psychosocial de chaque individu ne doit pas être oublié.
«L'intégration sur le marché du travail est le premier facteur traduisant le sentiment d'utilité sociale»
La santé de chacun dépend beaucoup de notre relation à autrui et commence par l'accès à une éducation et une formation adaptées aux exigences du XXIe siècle. L'urgence est bien le mot, à observer notre société s'enfermer dans des modes virtuels de communication. L'intégration sur le marché du travail est pourtant le premier facteur traduisant le sentiment d'utilité sociale et de reconnaissance. Garantir notre qualité de vie par la création d'emplois et le soutien à la responsabilité sociale des petites et moyennes entreprises doit occuper une place centrale dans les prochains programmes politiques. Un individu vivant une existence digne, autonome et utile a sans doute les meilleures chances d'agir solidairement pour le climat dans son quotidien. Quelle que soit sa classe sociale. La mobilisation autour des sujets de société nécessitant notre pleine responsabilisation en dépend.
Un parallèle saisissant peut être évoqué à la lumière d'une expérience récente à la Fête des Vignerons. La fondation Sport-Up a créé un projet d'intégration de jeunes personnes en situation de handicap parmi les acteurs figurants. Dans un environnement propice à la rencontre, au milieu d'individus heureux et disponibles, ces jeunes n'ont pas eu de peine à développer le sentiment d'appartenance à un groupe solidaire et uni. À être reconnus. Que dire du retour à la vie quotidienne? Auront-ils les mêmes chances d'occuper durablement leur place parmi les autres?
Il en est de même pour les enjeux de société actuels. Dans notre écosystème, l'urgence sociale est bien là. Créons de l'emploi pour donner sa place à chacun. Créons un environnement propice à la cohésion afin de favoriser des actions individuelles quotidiennes pour le climat, qui représentent plus d'un quart des nécessités de changement. Agissons pour répondre à cette urgence sociale, pour faire le lit de réponses sociétales réalistes et solidaires aux autres formes d'urgence.
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