Le SARS-CoV-2 chez les enfants et adosLe Covid favorise-t-il le diabète chez les jeunes?
Une étude américaine indique que les moins de 18 ans infectés par le virus ont un risque accru de développer un diabète. L’OFSP nuance.

Le risque chez les enfants et adolescents de moins de 18 ans de développer un diabète (type 1 ou 2) serait plus important pour ceux qui ont été infectés par le SARS-CoV-2. C’est la conclusion d’une étude américaine réalisée par les Centres de contrôle et de prévention des maladies et publiée en janvier dernier.
L’étude épidémiologique, effectuée sur la base de deux grandes cohortes de jeunes, conclut que le risque de diabète était de 8 pour 1000 en cas d’infection SARS-CoV-2 contre 3 chez ceux qui n’avaient pas eu le Covid (hausse de 166%).
«Il n’existe pas encore de chiffres fiables qui permettraient d’évaluer les risques.»
Ils évoquent plusieurs hypothèses pouvant expliquer cette corrélation entre Covid et diabète, dont celle d’une attaque directe (par le virus) des cellules du pancréas.
Les chercheurs stipulent que le surpoids étant un des facteurs de risque pour le diabète, il est envisageable que les jeunes concernés aient pris du poids depuis le début de la pandémie.
Doit-on s’inquiéter pour les mineurs qui ont été infectés? Nous avons posé la question à l’Office fédéral de la santé publique (OFSP).
«Les études menées jusqu’à présent ne permettent pas de tirer une conclusion claire à l’heure actuelle. Il n’existe pas encore de chiffres fiables qui permettraient d’évaluer les risques», répond Daniel Dauwalder, porte-parole de l’OFSP. Il engage à interpréter «avec prudence» les données américaines.
Des inconnues
«De façon générale, la limite des propos réside dans le fait que, souvent, on ne fait pas la distinction entre le diabète sucré de type 1 et celui de type 2.
Selon l’état actuel des connaissances, un diabète sucré de type 1 – en raison d’un processus auto-immun – se développe des mois, voire des années avant l’apparition d’un diabète sucré de type 1. Si une infection au Covid-19 pouvait déclencher un processus auto-immun, on ne pourrait s’attendre à une augmentation de l’incidence du diabète sucré de type 1 que dans quelques années.»
«Les données provenant des États-Unis ne peuvent pas être facilement transposées aux conditions locales.»
Daniel Dauwalder ajoute que l’incidence du diabète de type 1 «augmente de toute façon d’environ 3% chaque année» et qu’«une infection peut accélérer l’apparition du diabète en cas de destruction auto-immune des cellules bêta (ndlr: cellules du pancréas qui sécrètent l’insuline) déjà présentes. Cela pourrait également jouer un rôle ici.»
La prévalence du diabète de type 2 est beaucoup plus importante aux États-Unis qu’en Europe dans ce groupe d’âge, relève le porte-parole.
«Cela s’explique notamment par les habitudes alimentaires, mais aussi par les caractéristiques génétiques de la population. Les données provenant des États-Unis ne peuvent donc pas être facilement transposées aux conditions locales.»
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