Tout nouveau, tout bioLe crowdbutchering permet d’acheter sa viande avec éthique et patience
Avec Biocow, on commande sa viande bio à l’avance jusqu’à ce que la bête soit entièrement vendue, et donc abattue.

La formule vient d’Allemagne, et elle a séduit Petra Dubosson, qui élève avec son mari Patrice une cinquantaine de vaches à Troistorrents. Elle s’occupait de la vente directe de cette viande bio lorsqu’elle a découvert sur internet ce mode de commercialisation qui n’offre, selon elle, que des avantages. Le crowdbutchering, c’est comme le crowdfunding. On commande sa viande sur le site et, dès que les objectifs sont atteints, en l’occurrence quand la viande de toute une bête est vendue, cette dernière est abattue, puis ses morceaux rassissent quatre semaines avant de parvenir aux clients par camion frigorifique. Il faut donc ne pas être pressé avant de consommer.
«J’avais souvent des clients qui venaient de loin et qui me demandaient s’ils ne pourraient pas être livrés. En plus, on vendait des huitièmes de génisse, soit une vingtaine de kilos de viande. Il y a peu de gens qui ont des congélateurs suffisamment grands pour stocker des quantités pareilles.» Petra Dubosson a donc monté Biocow pour inaugurer en Suisse cette filière. On réserve donc des colis de 4 kg, contenant steaks, hamburgers, émincé, ragoût, entrecôtes, rôti et hachis qu’on recevra bientôt en sachets d’environ 500 g bien étiquetés. «Cela permet d’éviter tous les déchets et d’utiliser pleinement nos génisses», poursuit l’entrepreneuse qui a été plus loin dans l’idée. Le coût est de 169 fr., livré à domicile. Si on veut y ajouter 500 g de filet, il faut encore compter 47 fr. 50. «On a peu de filet sur une bête.»
D’autres viandes
Lancé à l’automne dernier, le projet avance et se fait connaître. Les Dubosson ne passent pas encore par le site leur quinzaine de génisses annuelles, qui broutent en plein air. Mais ils ont déjà prévu le succès, avec d’autres éleveurs Bio Suisse intéressés. Et Petra a également mis en place une filière, toujours en bio, pour l’agneau, avec entre autres ceux qui paissent à Jaman; pour le poulet, qui vient de Malans où il croît plus longuement que dans l’industrie. Le porc devrait suivre bientôt.
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