Océan IndienLe cyclone «Batsirai» a fait dix morts en touchant Madagascar
Après avoir frappé l’île de La Réunion, le cyclone tropical «Batsirai» a touché terre à Madagascar samedi soir, faisant au moins dix victimes.
Au moins dix personnes sont mortes lors du passage du cyclone tropical Batsirai à Madagascar dans la nuit de samedi à dimanche, contraignant près de 50’000 personnes à quitter leur foyer face aux risques d’inondations, selon les autorités. Le cyclone tropical Batsirai a touché Madagascar avec des rafales à 235 km/h et a perdu de sa puissance dans la nuit, mais des inondations restent à craindre en raison de fortes pluies, indique dimanche Météo-Madagascar.
Un responsable du Bureau national de gestion des risques et des catastrophes à Madagascar, Paolo Emilio Raholinarivo, a indiqué à l’AFP qu’au moins dix personnes avaient péri et près de 48’000 été déplacées par les intempéries, selon un bilan provisoire. Le précédent bilan avait fait état de 6 morts.
«La vie quotidienne est déjà très dure»
Dans la ville de Mahanoro (est), surplombant la mer, Marie Viviane Rasoanandrasana, assise à même le sol, déplorait les dégâts causés par le cyclone dans le cimetière municipal où reposent son mari, son beau-père et sa fille.
Les vagues ont emporté une partie du cimetière, déterrant sur leurs passages plusieurs corps, dont ceux de sa famille. «Nous sommes tristes. […] Nous avons déjà eu des dégâts à la maison à cause du cyclone. Maintenant ça!» a déploré cette veuve de 54 ans. «La vie quotidienne est déjà très dure», a-t-elle poursuivi, avant d’expliquer que les dépouilles seraient placées dans des tombes temporaires jusqu’à ce que sa famille réunisse assez d’argent pour des «sépultures correctes».
Dans la ville côtière de Vatomandry (est), quelques heures avant l’arrivée de Batsirai, plus de 200 personnes s’étaient entassées dans une pièce d’un bâtiment de béton appartenant à des Chinois pour se protéger, des familles dormant sur des nattes ou des matelas.
«Batsirai» s’est affaibli»
«Batsirai s’est affaibli. À 4 heures (0h00 en Suisse), son centre est positionné dans le district d’Isandra (centre). Le vent moyen a baissé à 80 km/h avec des rafales localement de 110 km/h. Il se déplace vers l’ouest à raison de 19 km/h», précisent les services malgaches de météorologie.
Selon Météo-Madagascar, «des inondations/crues localisées ou généralisées restent à craindre suite aux fortes pluies», mais Batsirai devrait «ressortir en mer dans le canal de Mozambique au niveau de la partie nord d’Atsimo Andrefana dans l’après-midi ou la nuit prochaine».

Pluies torrentielles
Après avoir déversé des pluies torrentielles pendant deux jours sur l’île française de La Réunion, Batsirai a touché terre samedi vers 20 heures (16h, heure suisse) dans le district de Mananjary, plus de 530 km au sud-est de la capitale Antananarivo.
Batsirai a touché terre «à 14 km au nord de la ville de Mananjary, au stade de cyclone tropical intense», avec «un vent de 165 km/h et des rafales à 235 km/h», a confirmé à l’AFP Faly Aritiana Fabien, un responsable du Bureau national de gestion des risques et des catastrophes.
Quelque 90 minutes après l’arrivée du cyclone, les autorités avaient dénombré près de 27’000 personnes ayant quitté leur foyer, a précisé Faly Aritiana Fabien, dont les services ont préparé nourriture, médicaments et sites d’hébergement. Un peu plus tôt, le service météo de Madagascar avait prévenu que «des dégâts importants et généralisés» étaient à craindre.
«Très nerveux»
Les habitants se sont préparés avec les moyens dont ils disposent sur l’île, pays parmi les plus pauvres du monde, déjà frappé par une tempête tropicale meurtrière en janvier, Ana, et balayé depuis vendredi par le vent et une pluie continue. Ana, qui a aussi touché le Malawi, le Mozambique et le Zimbabwe, a fait une centaine de morts – dont près d’une soixantaine à Madagascar – et des dizaines de milliers de sinistrés.
La directrice du Programme alimentaire mondial (PAM) pour Madagascar, Pasqualina Di Sirio, a déclaré anticiper «une crise majeure» sur la Grande Île, où le cyclone pourrait toucher plus de 600’000 personnes, dont 150’000 déplacées. «Nous sommes très nerveux», a-t-elle dit par visioconférence à la presse.
AFP
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